Tu as annulé notre rendez-vous et tu as dit
que
tu reviendrais dans deux mois et ces deux mois
sont
devenus des trimestres, tu devais m’appeler
et ton putain de coup de fil,
tu n’as même pas idée
à
quel point je l’ai attendu, planté
dans
ma folie, les yeux rougis
par
la violence des vents contraires. J’ai eu le temps
de
trembler la nuit et le jour, pendant
tout
ce temps,
ils ont eu le
temps de m’ouvrir en deux quelque part
dans un
hôpital
rempli de mourants, j’ai pensé à
toi
lorsqu’il m’ont emporté sur le chariot blanc
il a bien
fallu,
enfant béni de La Chance, habitué des Miracles, que je retombe
sur
mes pieds, je suis fait pour m’évader
des cages et maintenant je ne sais
toujours
pas ce que j’ai fait pour mériter
ton
silence, vas-tu me dire
que
j’ai changé, que j’ai noyé ce qui brillait ?
pourtant, toi non plus tu n’aimais
pas quand
je
déchirais ma peau pour l’Amour enfuiE
quand
mes larmes étaient d’acides
quand
j’appelais la Mort à coups
de
cachets dans le bleu des nuits
de
printemps et d’été et aujourd’hui je suis
assez fou pour savoir à quel point
je suis
perdu,
mal reconstruit, mais quitte à me cacher pour lécher
mes
plaies, existe-t-il un meilleur endroit
que
les ténèbres pour attendre
la lumière ?
Oui,
mes murailles touchent le ciel et rien
ne
doit m’atteindre, sans doute ai-je oublié
ce
que je t’ai appris puisque
la colère elle aussi me protège
mes
lèvres sont sèches, j’ai égaré le goût
de
l’amour mais crois-tu vraiment qu’aimer
me soit étranger ?
souviens toi, tu es partie
si
longtemps avec tous mes secrets
la confiance se perd dans
l’incertitude des sentiments de l’autre
Bien
sur, je n’ai jamais osé m’avouer
toutes
ces fois où je suis si loin d’être à la hauteur
je
préfère prétendre qu’il n’est jamais aisé de laisser
approcher
une flamme là où un incendie a
consumé ce qui battait au creux
de
ma poitrine
si
tu savais combien de nuits
j’ai
gravé ton prénom sur les murs obscurs de
mes
prisons mentales simplement parce que
l’absence est cruelle
peut-être accepterais-tu qu’une vérité puisse
en effacer d’autres
tu
as sans doute une raison pour m’oublier, peut-être même
l’envie de me haïr
moi, c’est l’incompréhension et l’attente
qui
me rongent, tu me connais, j’ai besoin
de
connaître mes combats, le silence serait
accepter
de sombrer dans le noir de l’oubli
ce soir j’ai tellement envie
de vivre, tu ne peux imaginer à quel
point
on réapprend la rage
allongé
sur un lit avec une aiguille
dans
la veine et un tuyau dans le thorax,
l’infirmière m’a sermonné, « utilisez
la pompe
de morphine,
arrêtez de faire le fort, ça ne sert à
rien
il ne faut surtout pas laisser la douleur
s’installer »
j’ai pensé « la douleur je la connais par cœur »
et
j’ai tenu encore un peu
Quand j’ai vu que celle-là, je pouvais la vaincre
seul
j’ai
souri et accepté d’appuyer sur la pompe,
Je
savais déjà qu’un jour, je respirerai de nouveau à m’en briser les côtes
ça faisait toute la différence,
tu
vois
j’ai
toujours autant besoin d’avoir mal, il
faut crier pour qu’on entende le son de ta voix
je n’étais pas sur de pouvoir revenir boxer un jour,
les prodiges
tiennent parfois dans un retour sur le ring bien plus
tôt que
la plus optimiste des prévisions, hier j’aurai voulu embrasser mon
premier coquard de la saison et je sais bien,
enfant béni de La Chance, habitué des Miracles,
que je finirai par tenir le centre
de l’arène, il arrive que l’arrogance soit le reflet de la volonté
en
attendant
à chacune de mes victoires je me demande à quoi
ressemblerait
ton sourire si tu étais là quelque part à protéger
mon flanc mais
je ne sais même plus si tu es fière de moi à chaque
saut périlleux
au
dessus de l’incendie,
tu n’es pas là
et souvent j’ai froid sous chaque soleil, mais ce qui
me dévore embrase mon regard, je suis sur
que tu pourrais encore aimer chacun de mes rires
je
n’espère plus que quelqu’un me comprenne mais tu savais
t’amuser
de tout ça, est-ce si important qui je suis devenu ? tu peux détester ma
manière
de
courir et le manteau cousu d’ombres que j’ai revêtu mais devons-nous
oublier que nos mains se tenaient pour nous garder de l’abîme ?
ce qui coule de mes yeux, c’est du
sang et quand je serre les poings
les
MOTS sont les ongles plantés la paume de mes mains et voilà celui que tu
appelais
frère encore à courir après la futilité de ses rêves la bouche ouverte
pour
avaler le vent, c’est ainsi que je vis, c’est ainsi
que
je brûle, quand je paye le prix, c’est
toujours comptant, tu n’ignores pas que les cicatrices changent les peaux et
les cœurs, toi, la sœur qui connaît tout de mes masques, m’entends-tu
crier ?
Je suis le déséquilibriste, lorsque je chute du fil
de l’histoire
c’est mon âme que je livre
entre les lignes
Il y a des hommes comme ça...peu. Ami e.
RépondreSupprimeroui ;)
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