mardi 16 juillet 2013

La douleur appartient aux vivants


Elle s’est appuyée contre la glace de l’armoire
et elle a dit :
-       prends moi comme ça !
et je me suis exécuté,
elle aimait que ce soit violent
            et je savais que nos blessures continuaient
de saigner car la douleur appartient aux vivants, mais
baiser baiser baiser et encore baiser
            c’était s’enivrer et ses cris
sonnaient comme ma rédemption et maintenant
ils ont percé mon poumon et mon cœur n’a plus rien
à saigner, et la fille aux longs cheveux a disparu depuis
des années
comme celle avec la folie qui courrait dans ses yeux
verts et celle qui ne sait pas être fidèle m’assène sa vérité
en riant,
« je viendrais cette semaine fait-elle, juste pour passer un moment
il ne faut pas t’essouffler, tu dois te reposer, tu es en convalescence »
mais moi, il me faut de l’adrénaline
je dois griffer et mordre, peu m’importe de cracher mon
sang au réveil si le corps est brûlant, cette fièvre au creux
de mon regard, elle brûle jusqu’au bout de mes doigts
et elle courre jusqu’au goût de mes baisers, les flammes
dans une autre vie m’ont dévoré, mon âme est morte en hurlant
quant mon amour riait au loin, j’avais le souffle court
bien avant de dormir la poitrine ouverte avec des aiguilles
dans les bras, un jour une fille avec des nattes indiennes
m’a dit «  je t’aime plus que tout, si tu meurs
je meurs, fais moi un enfant » et pour autant que je sache
elle est toujours en vie et son enfant
n’est pas le mien, les promesses toujours
se muent en mensonges, pendant longtemps
j’ai cru que je tiendrais sans amour,
il me semble plus simple
qu’une demoiselle au corps brûlant me supplie
de la baiser à mort, mais ce n’est jamais aussi
simple, elles veulent toujours des promesses
pour accompagner les papillons dans le
ventre, j’aimais quand je fumais, j’aimais
quand je baisais sur des capots de voiture
            vieillir n’a aucun sens, on récolte la folie
            en lieu et place de la sagesse, il arrive que
la douceur d’un sourire rappelle que la chaleur appartient
aux vivants et je suis sur que les morts se fichent bien de la vengeance
            ceux qui disent que je suis fou se doutent-ils
que ce sang sur mes mains pourrait m’appartenir ?
tu sais
ce qu’il en est,
                                                il y a toujours une nuit pour avaler le jour

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