m’a
appris à tirer à la carabine
et
cinq, quand il m’a montré comment
démonter
et nettoyer un automatique,
-calibre 7,65 noir-
parce
que c’était comme ça, là où il avait grandi
c’est aussi cette année là,
qu’il
m’a montré la maison qu’il avait
construit
de ses propres mains dans cette
ville
aisée dont certains habitants refusaient
de
lui dire bonjour simplement parce qu’il était…
ouvrier
ce jour là, il
m’a dit qu’il fallait réaliser ses rêves
et aller là où on voulait aller,
ne jamais rien écouter d’autre que son cœur
et
faire
ce qu’on avait à faire,
Et le jour d’après, il est reparti bosser douze
heures,
Pendant que je passais les décennies suivantes à
décevoir
tous ses espoirs pour finir à cet instant,
seul
et fou,
sans doute alcoolique
Avec
pour seule lumière, cette voix
dans
ma tête, appelons ça « schizophrénie créative »,
ce besoin irrépressible de poser des mots
Sur
le papier
pas fait pour ce monde, trop sensible, sachant
pertinemment que l’amour
n’existe pas assez longtemps pour me garder vivant,
sac d’obscurité
larmoyante, j’aurai tellement voulu te donner une
seule raison
d’être fier de moi
-rien
qu’une petite raison-
mais
trouduc à temps complet, éternel perdant, sans doute que
je
crèverais la bouche ouverte en espérant encore avoir l’occasion
de
respirer, mais d’ici là, ton cœur pur et toi, soyez surs que je jetterai
à
chaque fois que je le pourrai mes tripes sur
la
feuille blanche avant de
sauter
dessus à pieds joints pour en sortir toute la merde et le sang
qui
pourrissent là
sans
trembler
sans
hésiter à pisser dans la gueule de Dieu,
parce que c’est là que j’ai
planté mes crocs, P’pa.
Je lâcherai pas le morceau. Promis !
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