mardi 2 octobre 2012

Parce que son sang bouillonne dans mes veines

J’avais quatre ans quand mon père
m’a appris à tirer à la carabine
et cinq, quand il m’a montré comment
démonter et nettoyer un automatique,
            -calibre 7,65 noir-
parce que c’était comme ça, là où il avait grandi

c’est aussi cette année là,
qu’il m’a montré la maison qu’il avait
construit de ses propres mains dans cette
ville aisée dont certains habitants  refusaient
de lui dire bonjour simplement parce qu’il était…

ouvrier

ce jour là,  il m’a dit qu’il fallait réaliser ses rêves
et aller là où on voulait aller,
ne jamais rien écouter d’autre que son cœur
et
faire
ce qu’on avait à faire,

Et le jour d’après, il est reparti bosser douze heures,
Pendant que je passais les décennies suivantes à
décevoir tous ses espoirs pour finir à cet instant,
            seul et fou,
sans doute alcoolique
Avec pour seule lumière, cette voix
dans ma tête, appelons ça « schizophrénie créative »,
ce besoin irrépressible de poser des mots
Sur le papier

pas fait pour ce monde, trop sensible, sachant pertinemment que l’amour
n’existe pas assez longtemps pour me garder vivant, sac d’obscurité
larmoyante, j’aurai tellement voulu te donner une seule raison
d’être fier de moi
                                                            -rien qu’une petite raison-
mais trouduc à temps complet, éternel perdant, sans doute que
je crèverais la bouche ouverte en espérant encore avoir l’occasion
de respirer, mais d’ici là, ton cœur pur et toi, soyez surs que je jetterai
à chaque fois que je le pourrai mes tripes sur
la feuille blanche avant de
sauter dessus à pieds joints pour en sortir toute la merde et le sang
qui pourrissent là
sans trembler
sans hésiter à pisser dans la gueule de Dieu,

parce que c’est là que j’ai planté mes crocs, P’pa.
Je lâcherai pas le morceau.  Promis !

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