samedi 18 avril 2020

Baratin de poète fou à lier

Pas souvent mais régulièrement
elles viennent le jour et la nuit pour me parler
elles disent que mes mots sont effrayants et excitants en mème temps

elles ne connaissent pas mon visage, mon gros ventre, mes cheveux disparus
mon oeil plus petit que l'autre mais elles ont envie de moi
et de savoir avant,

savoir si je suis aussi dingue, aussi malsain, aussi lumineux qu'elles le croient
quand elles lisent ma folie
les nuits sombres du passé et mes pas de danse de salaud affirmé

elles me parlent de leurs vies, de leurs désirs, des hommes qui les ont aimés
et trop souvent déçus
mais pas toujours

elles disent qu'elles aiment les gueules cassés et les âmes blessées
et je leur raconte mon cœur  qui est farouche car il est effrayé, mon corps  qui est une femme facile
parce que les femmes faciles sont libres

elles disent, mots crus et caresses dans tes textes, ombre et lumières, le pire et le meilleur en toi
je dis, il faut toujours mordre pendant l'amour et créer est une forme de libération sexuelle
mais c'est juste pour faire une belle phrase, baratin de poète fou à lier qui pleure pour l'ivresse

Elles viennent et veulent des photos de mon visage sale ou de ma queue droite
et elles aiment les deux, si laid, j'en deviens si beau
imperfections  et cicatrices embellissent carcasses et sordides déviations

Elles ne sont pas dans mes rues, elles ne sont pas dans mon lit
elles n'envisagent pas mes caleçons tachés de merde en fin de journée
mes ronflements quand l'animal s'endort le soir

elles sont parfois seules dans d'autres bras comme je suis seul face aux soleils
elles sont chaudes et j'ai moins froid, elles sont belles et je suis éparpillé à leur pieds
et je dis montre-toi nue et parfois un cliché offert réveille mes ardeurs

je parle de griffer la peau et la morsure du fouet ne les effraie pas
elles sont les femmes que vous n'avez pas su aimer, celles que vous avez regardé sans jamais les voir
parfois brisées pour mieux les contrôler, mais pas toujours

j'écris les cris, je crie l'écrit, baratin de poète fou à lier,
je tombe le masque pour les peaux de satins d'indécentes stripteaseuses
et peut-être qu'une infime partie de moi, cesse de saigner




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