Ouvrir les yeux, se lever et
tenir jusqu’au soir
avancer
Avancer avec les plaies et
les cicatrices
Blessé et boitant
Avancer sous les coups et
les jets de pierre
Avancer dans la tempête,
l’âme prise dans les mensonges
Avancer et danser avec la
folie, embrasser ses lâchetés
Et ses peurs, avancer en se
tortillant sous le fouet
tel un travelot aguichant le
client sur son trottoir,
Tenir jusqu’au soir et du
soir au matin
Tenir aussi
Face à la tentation du
rasoir sur ses veines
Sombrer dans un sommeil sans
rêves
Par peur de son cauchemar
intime
Et toujours et encore le
même cirque
Chaque jour que Dieu hait
Comme une punition
Avancer sous les bombes et les guerres
Afficher son sourire comme
une armure
Face aux viols aux meurtres
à la corruption, tenir face à son visage
dans le miroir fêlé, tenir,
tenir alors qu’on est noyé
dans l’incompréhension et l’égoïsme
tenir et chercher un corps à
baiser, avancer pieds
nus sur les éclats de verre
des cœurs brisés
sans prêter garde aux coupures
et aux sang sur le sol,
tenir debout malgré
la fièvre et les
tremblements
tenir, avancer et ce….
Jusqu’à ce que la mort nous répare
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