mercredi 18 décembre 2013

Je te prie d’agréer l’expression de mes sentiments très cordiaux

D’accord ma poule, tu n’aimes pas
trop mon style, ma manière d’écrire
            les mots que j’utilise et bordel
sans doute que c’est éculé, de parler
des femmes et de l’alcool et sans doute
que la poésie se doit d’être un truc
léger
et
éthéré
ok,
je vois où tu veux en venir,  si on doit
avoir mal faisons en sorte
que ce soit super romantique
n’oublions pas
l’amour est un sentiment
divin, quelque chose de pur
            très éloigné des choses
du sexe, tout au plus peut-on
faire l’amour dans un poème
            mais jamais on ne baise
comme des bêtes sauvages sur le plancher
            poussiéreux
            car on en avait trop envie
            pour perdre du temps
            à rejoindre le lit à baldaquin
            aux couvertures parfumées
mais
            vois-tu mon pote, en termes
d’esthétique,
plusieurs décennies de pratique de ce sport de combat
            qu’on nomme l’existence
m’ont appris que le triple coup de pied
sauté parfaitement exécuté dans le vide n’égalera
jamais
l’efficacité du crochet à la pointe du menton,
            ou celle du coup de genou
            au foie et ne parlons pas du coup
            du pied dans les couilles ni de la manchette
            à la gorge, mais le mieux, ce sont les coups
            en traitre, les couteaux plantés dans le dos, juste
            sous l’omoplate gauche,
il faut te faire une raison mon gars, les champions de kata
ne sont jamais
les meilleurs combattants,
dans ma réalité, on compte les coups
jamais les points, et l’amour… comment
te dire… me l’a déjà mise bien profond
j’y ai laissé ma santé mentale, aligné
cinq tentatives de suicide et écopé
d’un sérieux penchant pour la vodka,
les petits culs serrés, les chattes bien mouillées
 et les folies
en tout genre histoire d’oublier
que le gout de paradis précède toujours
une virée en enfer et qui dit virée
en enfer dit brûlures au retour,
            aussi ne compte pas sur moi
pour m’excuser de crier quand la douleur
            se met à danser sur mon âme,
la rage panse certaines plaies plus surement que le goût
salé des larmes, les miennes ont la saveur
                        métallique du sang et
si les femmes que je fréquente préfèrent
les griffures et les morsures, les claques
sur le cul aux tendres caresses et que cela contrarie ta vision
de la féminité, je te laisse toutes les douces, parfaites et bien apprêtées
épouses à la virginité annale
                         intacte,
comme toutes les morales, les religions
les règles de bienséance et l’obligation
de tirer son coup en missionnaire car je connais
trop bien ce qu’on trouve sous le vernis
de la perfection quand on gratte un peu et
la puanteur qui s’en dégage alors.
Crois-moi
je vais continuer à préférer ma moralité
de chat de gouttière lâché dans un wagon de chattes
            en chaleur
            mon style sans finesse, mes nuits
brûlantes arrosées de vodka et les filles faciles
ma seule et unique vérité
nait sur le clavier
quand vient le moment
de sortir mes tripes et de tout lâcher
sur le papier blanc
sans me soucier du prix à payer
ils te diront tous qu’écrire est une souffrance
je te répondrais que c’est vivre qui me déchire
et si ce joli poème ne trouve pas grâce à tes yeux
            tu peux toujours passer un peu de temps à m’embrasser le trou
                        du cul,
je ne suis pas
            de ceux qui trichent

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