D’accord
ma poule, tu n’aimes pas
trop
mon style, ma manière d’écrire
les mots que j’utilise et bordel
sans
doute que c’est éculé, de parler
des
femmes et de l’alcool et sans doute
que
la poésie se doit d’être un truc
léger
et
éthéré
ok,
je
vois où tu veux en venir, si on doit
avoir
mal faisons en sorte
que
ce soit super romantique
n’oublions
pas
l’amour est un sentiment
divin,
quelque chose de pur
très éloigné des choses
du
sexe, tout au plus peut-on
faire
l’amour dans un poème
mais jamais on ne baise
comme
des bêtes sauvages sur le plancher
poussiéreux
car on en avait trop envie
pour perdre du temps
à rejoindre le lit à baldaquin
aux couvertures parfumées
mais
vois-tu
mon pote, en termes
d’esthétique,
plusieurs
décennies de pratique de ce sport de combat
qu’on nomme l’existence
m’ont
appris que le triple coup de pied
sauté
parfaitement exécuté dans le vide n’égalera
jamais
l’efficacité
du crochet à la pointe du menton,
ou celle du coup de genou
au foie et ne parlons pas du coup
du pied dans les couilles ni de la
manchette
à la gorge, mais le mieux, ce sont
les coups
en traitre, les couteaux plantés dans
le dos, juste
sous l’omoplate gauche,
il
faut te faire une raison mon gars, les champions de kata
ne sont jamais
les
meilleurs combattants,
dans
ma réalité, on compte les coups
jamais
les points, et l’amour… comment
te
dire… me l’a déjà mise bien profond
j’y
ai laissé ma santé mentale, aligné
cinq
tentatives de suicide et écopé
d’un
sérieux penchant pour la vodka,
les
petits culs serrés, les chattes bien mouillées
et les folies
en
tout genre histoire d’oublier
que
le gout de paradis précède toujours
une
virée en enfer et qui dit virée
en
enfer dit brûlures au retour,
aussi
ne compte pas sur moi
pour
m’excuser de crier quand la douleur
se met à danser sur mon âme,
la
rage panse certaines plaies plus surement que le goût
salé
des larmes, les miennes ont la saveur
métallique du sang et
si
les femmes que je fréquente préfèrent
les
griffures et les morsures, les claques
sur
le cul aux tendres caresses et que cela contrarie ta vision
de
la féminité, je te laisse toutes les douces, parfaites et bien apprêtées
épouses
à la virginité annale
intacte,
comme
toutes les morales, les religions
les
règles de bienséance et l’obligation
de
tirer son coup en missionnaire car je connais
trop
bien ce qu’on trouve sous le vernis
de
la perfection quand on gratte un peu et
la
puanteur qui s’en dégage alors.
Crois-moi
je
vais continuer à préférer ma moralité
de
chat de gouttière lâché dans un wagon de chattes
en chaleur
mon style sans finesse, mes nuits
brûlantes
arrosées de vodka et les filles faciles
ma seule et unique vérité
nait sur le clavier
quand vient le moment
de sortir mes tripes et de
tout lâcher
sur le papier blanc
sans me soucier du prix à
payer
ils
te diront tous qu’écrire est une souffrance
je
te répondrais que c’est vivre qui me déchire
et si ce joli poème ne trouve pas grâce à tes yeux
tu
peux toujours passer un peu de temps à m’embrasser le trou
du
cul,
je ne suis pas
de
ceux qui trichent
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