samedi 12 octobre 2013

Je voudrais que tu mouilles (Poème pour la fille qui croit à la beauté des cassures)

J’aime ta gueule. Parce que je crois que la beauté d’un visage
ne réside que dans les quelques trucs qui l’ont cassé…
                       
m’écrit la fille à cheveux courts
            aux yeux gris parfois verts quand gronde l’orage,
elle  vit dans une autre ville, ne me connaît pas, et certains soirs, elle m’envoie sa voix, ses
                        secrets ou
                                    quelques lignes poétiques qui me permettent d’affronter
la solitude et le froid.
 elle couche les mots avec talent, mais elle préfère lire
            moi je casse tout, comme toujours, comme à chaque fois,
                       
                        je réclame des photos d’elle nue

-       que feras-tu d’une photo de moi nue ?
demande-t-elle

je mens, je dis que ce sera pour le souvenir mais
tout le monde sait que je me branlerai en imaginant
Cette jolie bouche enroulée autour de ma queue,
le gris de ses yeux hypnotisant le vert des miens.
                                    Elle n’est pas dupe.

J’aime de moins en moins l’homme et de plus en plus en plus l’artiste
                                    déclare-t-elle

je la comprends et je voudrais griffer sa peau, la mordre , l’écouter gémir et supplier
                                                                                                            ses désirs
je voudrais
l’entendre rire car j’aime son rire, je voudrais qu’elle mouille
                                                la soumettre à ma loi
            je voudrais qu’elle me sauve, elle ou une autre, mais je suis ce que je suis
je m’abandonne aux baisers dans l’obscurité des nuits, peu importe la bouche
                                    qui les offre, qui pourrais m’aimer ? je ne sais plus aimer
je ne sais que trahir,  dans mon monde,
j’ai vu des hommes briser le visage de leur amour avec leurs poings serrés, dans mon monde
j’ai vu des larmes changer un cœur mais ce sont les guerres et les révolutions
qui changent la donne, quelque soit l’esclavage, c’est toujours par les
                                    armes  qu’on l’obtient,

voilà d’où je viens, voilà où je vis

je ne laisse personne approcher et
moi aussi, je déteste l’homme, enfin pas tout le temps, je suis souvent
            arrogant, fier, fou et je manque de photos de filles nues pour me branler,        
                                    comme je manque de corps brûlants pour ne pas avoir
                                    à me branler, vieillir, c’est avancer aussi seul qu’avant
                                                le sexe en moins
et puisque tout est question de regards je voudrais qu’elle s’allonge
et de mes ongles courts j’écrirais en lettres
de sang sur son corps d’albâtre quelque chose qui ressemblerait à ceci

                        l’homme et l’artiste ne sont pas si différents,
                                    l’un se protège quand l’autre se livre à nu

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