343
fils de putes
ont
signé et publié hier,
un … « manifeste »
revendiquant
le droit des hommes à fréquenter
les
prostitués, (leurs putes auxquelles
il ne faudrait pas toucher)
et
l’humanité est à gerber
bien
sur, je ne vaux pas mieux
je viens du porno et
j’écris ce que j’écris
utilisant avec
régularité les mots putes
salopes et chiennes pour
parler des
femmes et je dois
l’avouer,
je
suis loin d’être un type bien, fréquentable,
recommandable et je suis mal placé
pour
jouer
les donneurs de leçons mais de là où je me trouve,
sauf erreur de ma part, il me semble
bien
que
la réalité des « putes », les professionnelles
ce ne sont pas les call-girls hors
de prix
que fréquentent ces messieurs-là,
celles
qui
roulent en belles voitures, portent de belles
fringues et peuvent laisser croire
qu’elles connaissent le goût du
bonheur, non,
la
réalité de la majorité d’entre ELLES, ce sont les trottoirs, les
camions,
les
insultes, les viols, les maladies, les coups des macs, une vie de misère
entre
les mains de perdus, de pervers, de cinglés, de vieux, de jeunes…
les bites d’inconnus qui vont et viennent sans pitié
à la queue leu leu
et je ne crois pas qu’un seul de ces 343 fils de
pute aux comptes
en
banque bien rempli, à la vie douce et soyeuse
accepterait,
aimerait, apprécierait, revendiquerait
le droit des «hommes» à fréquenter
les
putes,
si
leur mère, leur sœur, leur fille, leur femme se retrouvait
à passer ses journées, ses nuits,
allongée les cuisses
écartées et ensanglanté, les lèvres
souillées, le cul explosé
offerte à l’abattage pour quelques
billets dans un vieux Renault traffic
quelque
part sur une route nationale, traitée comme un vulgaire morceau
de viande, sans aucun
respect
non, je ne crois pas qu’un seul de
ces 343 fils de pute
ait réfléchi une seule
seconde au quotidien de ces pauvres filles
la plupart du temps
forcées, maltraitées, battues
souvent accrocs à une
drogue quelconque, terrorisées, solitaires, abandonnées
malades
et
j’écris
ce
poème comme si j’étais
le seul à savoir que pas une enfant
au monde ne répond prostitué
à la question « que veux-tu
faire quand tu seras grande ? »
et ces
343 fils de pute me rappellent que Dieu s’est fait la malle en emportant
la
vodka et qu’on peut trouver l’enfer sur un simple trottoir et
je
me dis que puisque ces 343 fils de pute revendiquent et que parfois celles
qui
vendent leur corps sont « ils » et ont une bite,
il ne
serait pas stupide de forcer ces 343 fils de putes à passer une petite semaine
nus, à quatre pattes sur un matelas
miteux dans une chambre d’hôtel minable
le trou
de balle écarté, à se faire défoncer douze ou quinze heures par jour, la bouche
ouverte
à
avaler le foutre de chaque client qui le désire, à satisfaire les demandes les
plus tordues des uns après les autres,
et ensuite,
le
huitième jour, je veux bien être
celui
qui leur tendra tout en affichant un sourire guilleret, un stylo en or massif
et un exemplaire
de ce manifeste afin de recueillir leur éventuelle
et célèbre signature
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