Crucifier son futur sur une porte de métal et le regarder s'éteindre jour après jour en oubliant sa colère

Nous étions dans les usines
et pas un d'entre nous
n'espérait s'en sortir

c'était ainsi,
les 3/8 prenaient
nos vies
et nos âmes

lentement

on enchainait
les heures
on répétait
les mêmes mouvements
et tout ce qui était
nous
s'enfuyait par chaque
pore
de nos peaux salies

les usines nous bouffaient
la vie nous bouffait

nous savions qu'il
existait quelque chose
de mieux
une vraie vie
avec des jolies filles
du champagne
des voitures de rêve
de grandes maisons avec de grandes
piscines bleues
mais ce n'était pas pour nous

Les usines nous avaient pris

nous avions merdé
et nous ne savions pas où
Notre avenir était cloué
sur la porte de l’entrepôt
et il ne gémissait plus

Nous savions qu'ailleurs
des jolis filles plongeaient
leurs corps parfaits
et
leur visages parfaits
dans les piscines bleues
de grandes maisons
tandis que des garçons aux dents
blanches leur souriaient
en pensant
        "tout à l'heure je vais baiser
        ce cul parfait"

Ceux-ci et celles-là
ne mettraient jamais
une seule de leurs
chaussures vernies dans
les usines
et nous pensions tous
qu'ils n'avaient pas d'âmes
et le Diable s'amusait
à brûler les nôtres

nous étions sonnés,
frappé au menton
par l'existence,
étalés
sur les sols en béton gris
des usines
aux murs de métal

nous avions cessé de croire
que les derniers seraient les
premiers
nous avions cessé de croire
au Paradis
mais nous connaissions
l'enfer
dans ses moindres recoins
        - du vestiaire à la salle de pause -

Parfois le chef passait
et nous le haïssions
car il avait été comme nous
mais il devenait comme eux

Dés qu'on pouvait, on sortait
fumer une clope  et au loin
se dressaient les montagnes
et de vertes collines

On les regardait et elles
nous appelaient
mais
pas un seul d'entre nous n'a jamais
eu l'idée de se mettre à courir
        s'enfuir jusque là et enfin
                respirer

Ma folie et la sienne couchées dans le petit matin

Elle m'a dit

        je ne devrais pas t'approcher
        tu es le genre de type dont je tombe amoureuse

C'est souvent comme ça avec les filles, c'est tout ou rien
Le plus souvent c'est rien il faut bien l'avouer,
mais quand c'est tout,
c'est tout !

Elle m'a dit

        je t'emmène à l'hotel

Mais à l’hôtel aucune
chambre de libre
à moins qu'un couple main dans
la main sans bagages
à cinq heures du
matin les yeux remplis
d'alcool ne les aient
effrayés

J'ai demandé

        Tu as déjà fait l'amour en
         haut d'une montagne ?

Elle a dit

        Non, jamais !

Je connaissais justement
une montagne
pas loin

Nous nous sommes mis nus
dans le jour naissant
avec dans l'idée de
pratiquer un furieux
corps à corps couchés dans l'herbe
folle

et nous avons joué
et ses cris ont résonné
et les oiseaux chantaient
et en dessous la ville
se réveillait
et nous étions loin

elle a dit

        Tu es complètement fou !

et j'ai aimé ces
mots
dans sa petite bouche
fragile

Quelques miettes de bonheur (Il y avait quelque chose de plus que deux corps qui se mélangent)

Elle était cinglée du cul

elle adorait ça

elle passait des heures
à m'envoyer des messages
sur mon téléphone tous
plus chaud les uns que les
autres

elle me téléphonait
la nuit
quand son mari dormait.

Enfermée dans sa salle de bains
elle se caressait sous mes ordres
et je me branlais jusqu'à ce qu'on
jouisse
ensemble

La première fois
on s'est retrouvé dans une voiture
Dehors la neige tombait
entre nous il n'y avait jamais eu de glace

- Je te vois enfin a t elle dit

Je l'ai embrassée sur la bouche
et moins de deux minutes après,
elle avait mon sexe entre ses lèvres

Ses seins étaient les plus énormes
avec lesquels je n'ai jamais couché

Ses yeux et sa peau étaient dorés
Elle me brulait quand je la touchais

Dans son regard la cicatrice
reflétait le
trou dans mon coeur

je sais que je ne serai jamais heureuse disait-elle

J'étais celui qui avait cessé de l'être

        Il faut parfois s'enrouler dans d'autres bras pour ne pas baisser les siens

Je sens les morsures jusque dans mes tripes

Je vais finir seul et fou
à parler aux statues et
aux murs

à maudire les Dieux
et moi
et ma Vie

Mes amoureuses ne danseront
plus dans le creux
de mes mains
elles auront d'autres visages
à embrasser
d'autres corps à serrer
d'autres souvenirs pour leur
tenir chaud le soir

Je vais finir seul
le cœur en miettes et
l'âme en lambeaux

Mon sang ne bouillonnera
plus et
Les cicatrices violeront
mon regard

C'est ainsi que ça se passe
pour la plupart de ceux
que brûlent leurs démons

        La folie les dévore et personne
        n'étouffe leurs cris

Les cheveux finissent par tomber et le ventre par pousser

Les cheveux finissent par tomber et
le ventre par pousser

Alors tu sais que le
temps de la gloire
est passé
et tu restes assis à
attendre
Les bras posés sur
les accoudoirs de
ton fauteuil

Tu attends que ce téléphone
sonne
que quelqu'un passe,
que ce verre se vide

mais seule
La solitude s'invite
chez toi

Tu fermes tes fenêtres
pour te protéger du
froid
et tu oublies de courir
sous la pluie

        Quand on cesse de compter
        les femmes
        on commençe à compter les heures

Le temps piétine l'étincelle de désir dans le regard des jolies filles

encore un soir à courir
après un joli cul
mais
Le temps est passé sur mon
corps en piétinant l'étincelle
de désir dans les regards
des jolies filles,
alors
je rentre en emportant
ma folie
de la vodka dans les veines
pour seule compagne

Je me souviens avoir ouvert
mon cœur il y a longtemps
Une tueuse aux cheveux longs
et noirs l'a refermé au
fer rouge

ce n'est pas si important
ce n'est pas si grave
Je connais un million de vraies
raisons de mourir

Alors j'avale la vie
et les verres,
je pare mon visage
d'un sourire métallique
et mon regard fou
éclate de rire

Pour les autres comme pour
moi même,
je me sens à nouveau
        dangereux

Sous tes ongles

De mon corps
mon âme
ou mon cœur

ma peau ne peut que s'arracher
sous
tes ongles

Parce que nos regards ne se croisent plus

Je ne sais lequel des deux a menti à l'autre

toi en me quittant
moi en continuant à t'aimer si
longtemps

Pour tes yeux bleus

Je me souviens de toutes les fois
où j'ai menti et trahi

Le rouge du sang dans nos veines
est parfois plus sombre
qu'on croit

Fous et Libres (Mon âme d'écorché vif couchée sur ton coeur)

Sur ma chaotique route

j'ai connu un paquet de putes, de pétasses
de nanas imbuvables et imbaisables
des filles glacées du cœur à l'âme
mais parfois au détour
d'un comptoir
il y en avait une comme toi,
avec un sourire aussi chaud que son
cul

         - le genre de cul si brûlant qu'il ferait pencher
          la balance en sa faveur alors même
         que Dieu nous refuserait le paradis
        si on devait le toucher -

Et je crois qu'au milieu de toutes
ces cuites, toutes ces folies
il n'y a jamais eu de meilleures
solutions pour lutter contre les dépressions
les coups de couteaux dans l'âme
les trahisons de la vie et des autres
que ces après-midi entiers passés
à baiser, rire et fumer des clopes
avant que tu ne partes bosser la nuit
et que moi je rejoigne mes
potes pour me souler
infidèle et traitre, noyé dans mon mal
de vivre, ma folie, mon enfer

Je n'ai jamais rien
su t'offrir mais
tu ouvrais toujours tes bras
prête à me pardonner et
me sourire

Tu me laissais t'attacher
et tu criais sous mes
coups de reins

            C'était comme une promesse tenue
           un baume apaisant sur mes plaies purulentes
          quand nous mélangions ces corps
         où battaient si fort nos deux cœurs
        écorchés vifs par un amour enfui

et ce sera sans doute un peu
grâce à toi si un jour
je cesse d'être persuadé
qu'à l'arrivée,

            les femmes ne feront
           que m'arracher la peau des couilles
          et du cœur
         de leurs dents blanches
        et aiguisées

Crachats

J'aurai préféré que tu sois
une putain
froide et calculatrice
que tu fasses tout ça
sciemment

que je puisse

cracher sur le passé
et te détester
sans mauvaise conscience

me branler
en pensant à une autre
sans crainte de te trahir

Quand je t'attendais

Quand l’absence est comme
une torture
quand l'acide coule dans les
veines

Je pourrai
frapper de toutes mes forces
sur des murs de béton

briser mes poings
juste pour me faire hurler

je pourrais
rester là
les mains en sang
à prier
pour que
tes yeux
me voient de nouveau

Tu sais bébé, il y a des nuits
où je parle à la lune

Il était une fois le feu dans son ventre

il était une fois

je bossais en usine à cinq heures
du matin et j'avais
fait une sieste l'après-midi
pour récupérer

j'étais toujours perdu
dans l'immensité bleu
du sommeil lorsqu'elle est
rentrée de son travail
en courant

Elle a ôté les couvertures
d'un geste vif
pour prendre ma queue dans
sa bouche et me sucer
violemment

        Elle était affamée

il n'y a pas d'autre mot
pour décrire la brûlure
du désir dans son ventre,
        ses fiévreux va-et-vient
        sur mon membre

et je me souviens
avoir dit :

        Wow bébé, tu peux me réveiller de cette
        façon à chaque fois tu en as envie

Boire et ne rien oublier

encore à
tituber

les yeux fous, le corps enveloppé
dans du coton,

le coeur déchiré

Le diable a eu mon âme
pour pas cher

Je ne voudrais t'offrir moins que le Soleil à la Fleur

j'ai croisé ton sourire
et les cicatrices
tapies au fond de tes yeux
sans savoir si nos mains
auront le courage de se
tenir

Laisse couler la lumière dans le bleu de tes veines

La vie finira par te sortir
du corps

et s'envolera ta lumière
et disparaitra
tout ce que tu es

mais d'ici là
il y aura
tellement de combats
et d'injustices
que tu devras affronter
avec tes poings serrés
et les battements de ton
coeur
comme seules armes

La vie finira par sortir
de toi
et ta lumière s'envolera
mais il te faudra
- avant -
à chaque seconde
chercher
le message
des Dieux

        - le baiser des Déesses -

cette étincelle de pureté
        Divine

en toi
en moi
en tout

et à chaque fois que tu la
trouveras
tu repousseras
l'obscurité et la
folie

La sarabande sous mon crâne dégarni ne tue pas la solitude

J'ai encore affronté
la folie
la nuit dernière
et j'ai
fini
seul
allongé
sur le lit
enroulé dans ma solitude
et le mal
de vivre
prêt à me faire
mal
encore
et encore

Et les démons repeignent
les murs de ma cellule
je crie
toujours
mais
pour combien
de temps ?

Quelques jours après avoir retrouvé des vidéos oubliées

Je peux regarder
des vidéos
de toi
et de
moi
pendant
des heures
et des heures
en
écoutant
des chansons
d'amour
romantiques

Je peux regarder
des vidéos
où tu es
si belle
et moi
si fou

je peux et
je regarde
des vidéos
de toi
et moi
jusqu'à ce que
tu disparaisses
de mon sang
et de mes veines
jusqu'à recoller
chacun
des morceaux de verre
de mon cœur
épuisé
par toute cette douleur

je peux
rester
à hurler
ma passion pour
l'existence
rire
devant l'écran

me moquer de moi
de toutes mes
larmes
passées
de toutes ma peine
oubliée

         et je sais
         à nouveau
        que la vie
        est belle
        folle
        et magnifique

        et ton abscence,
        -la mort de ton
        amour fou pour moi-
        ne change rien
        à cet état de
        fait

                  mon oeuphorie

Je t'aimerai

Jusqu'aux matins roses
où s'estompent les nuits
bleues

jusqu'à la fin
et au commencement

jusqu'à ce que la colère de
Dieu
s'apaise
et que ce monde
soit sauvé

jusqu'à ce que cet
AMOUR
ne meurt jamais

        Je t'aimerai

Juste avant de trinquer

Écrire sur les putes
ne sauvera pas mon
âme
dis-je à Jésus
sur son
crucifix

les baiser non
plus
répond la
douceur
de son regard

Merde je fais
la plupart
d'entre
elles
refusent
de coucher
avec
moi

Il se marre
et je pars
lui chercher
une bière

La douleur me rend vivant

Je pourrai laisser
mes larmes
mourir
près de
ton cœur
mais
dehors
le vent
hurle mon
nom
et
la folie
me guette

alors je
fui
ton corps
et la douceur
de
ta
bouche

Loin de
toi
les flammes
brulent
mon âme
et
volent
mon sommeil

Quand
les nuits
dévorent
ma peau
je trouve enfin
la force
de
        crier

La trace de quelques unes des gouttes de mon sang sur le sol mène à ta porte

Je reçoit un
message

elle a écrit
que je mérite
quelqu'un de bien

je me souviens
d'elle
en train de
pleurer
juste
parce qu'elle avait
peur
que ma propre
main
m'assassine

Je ne sais
comment
lui dire

j'ai connu
un million
de putes
auxquelles
il faut ajouter
un
million
de cinglées
et aussi
un million
d'autres
souffrant
"seulement"
d'un léger
déséquilibre
quelconque

bref

pas
une fille
de
normale
sur la
route

est-ce que tout cela
est si important ?

Mon âme est brulée
et mes yeux sont remplis
de fièvre
Mais la vie coule
encore
le long de
mes veines bleues

Elle est mon
amie,
une de celle qui
déplie le canapé
quand je suis trop
soul pour rentrer
trop fou
pour
aimer
le sommeil

nous ne sommes
pas si
différents
nous attendons
d'être sauvés

je connais
chacune de ses
blessures,
mes yeux ont couru
le long de ses cicatrices
mes lèvres ont bu
le sang rouge à même
ses plaies

Je pleure chacun des
soirs
où je la voie
se faire
si mal
à coup
d'alcool
quand elle offre
son corps
juste
parce qu'elle
oublie
que son cœur
n'a pas de prix

Ses yeux sont bleus
et ses seins
énormes
je connais un milliard
d'autres
raisons
de
l'aimer
de toute son
âme

L'attente
rend
fou
et ce qui
te sauve
finit
parfois
par
te
tuer

Il nous faut
vivre
en sachant
cela

        (Sourire quand
          nous CONNAISSONS la folie)

Le schizophrène n'effraie pas le type habitué à survivre aux putes et aux cinglées

Nous sommes assis au bar,
j'ai attaqué doucement
soda, café, chocolat chaud
mais je bascule
soudain,
cède à mes démons

nous sommes lundi
et c'est
l'heure de l'apéro.

- je suis schizophrène me dit-il
- j'adore ce que tu écris je répond

Il n'aime pas qu'on
le flatte
je lui explique
que je déteste lécher
dans le sens du
poil
On décide de reprendre
une tournée

Plus tard
je le ramène chez lui

je conduis
et
la limite
légale
d'alcool
dans mon
sang fou
est
un peu
dépassée,

nous devrions
faire
autrement
mais
lui comme moi
nous savons
que les meilleurs
poètes
sont ceux
qui jamais
ne respectent
les
        règles

L'oubli

Un million de putes en
rut
dans mon
lit
aux draps
rouges
arriveront-elles
à
me
faire
oublier
un seul de
tes baisers ?

Laisser le rouge carmin sillonner mes joues

Ouvrir les yeux
et laisser
le sang
couler de mon
regard

L'accident

je suis passé
il était allongé
juste à
côté de
du lieu
de l'accident
un homme
posait
deux
doigts
sur son
cou
à la recherche
d'un
hypothétique
pouls
ses yeux étaient
fermés
Je n'ai
pas
vu de sang
quelqu'un
m'a fait signe
d'avancer
j'ai
roulé
doucement
choqué
et
triste

Un million
d'âmes
quittent
ce monde
à chaque
instant
un million
de morts
un million
d'êtres
que nous
aurions
pu
peut-être
rencontrer
et
aimer
mais
cela
n'arrivera
pas