dimanche 16 février 2014

La subtile tentation de la lame de rasoir

Allongé dans le bain brulant,
            voilà que ça te reprend ce voile noir
sur le cœur
            il existe surement un nom latin pour ça
mais tu t’en fous, tes mains se remettent
à trembler, tu sais que si tu laisses faire
quelque chose va casser, tu sais que tu vas
t’écrouler, mais tu ne peux pas, tu sais
qu’il faut te lever demain, courir
et vendre ton âme pour
 payer ta prochaine bouteille de vodka
tu es trop seul pour te laisser aller
tu dois lutter
peu importe que tu te sentes si usé

Tu regardes Dieu dans les yeux et tu l’implores
            de te donner de l’amour,
mais Dieu est cruel à l’image des hommes
et tout ça n’a plus d’importance
toujours à vivre entre chien et loup
les ombres ont déjà déchiré ta peau
tu veux juste être à demain
pour oublier aujourd’hui
            mais tu sais déjà que tu n’aimeras pas ce jour
                                    non plus

tu avais tellement faim dans le temps
            avide de gloire et de liberté
mais tu n’as rien eu de ça,
et, sois ironique, champion parmi les champions
 tu as laissé
un regard noir te briser, et tu vis
hanté par un amour dingue, idéalisé
            et tu meurs de cette autre fille
qui ne vient pas car elles ne viennent plus et tu cries de n’en voir
aucune
percer à jour le secret de tes défenses

            tu te crois
digne d’être aimé, mais tu oublies
tes lâchetés, les nuits et les jours
où tu oublies de serrer les poings
mais à cet instant tu t’en souviens
et ça te ronge et te brûle,

pour les autres
tu as toujours été le sale type
au mauvais visage, aux mauvais mots,
et tu pouvais supporter ce qu’on
racontait sur toi, mais à cet instant
tu les laisses gagner
            tu te détestes et tu voudrais
griffer ton visage afin de le rendre encore plus
                                    laid

tu as toujours cherché le mur contre
lequel te jeter et
            encore une fois tu es tombé amoureux
d’une histoire impossible, encore une fois
tu t’es fourvoyé toi-même,
tu connais trop ce périple et
le prix à payer, tu payes déjà le prix
le regard égaré, tes mains tremblotantes, la douleur
la douleur
la douleur, elles s’offrent toujours à d’autres
et tu dois te guérir, avant même de tenter ta chance

            trop d’ami t’ont trahi
            si peu d’amours… mais ils t’ont tous
brisé, et te voilà, à rêver d’une lame de rasoir
            qui court le long de ta veine bleu,
plongé dans l’eau chaude, tu es censé ne pas souffrir
            la souffrance c’est tout ce que tu veux tuer
tu le sais
tu l’as
appris
la dernière fois
tous ces cachets sur la table,
et lorsque tu rouvres les yeux
            tu te maudis d’être encore en vie
mais cette fois là, tu as compris, sous la douleur
            il y a la vie qui coule,
            il y a la lumière
            et tout ca veut reprendre ses droits

tu ne peux laisser gagner
ce désir de mort
tu ne peux croire
à la paix du silence puisque tu aimes aime tant crier



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