mardi 21 juin 2011

L’attente finit par tuer l’envie de crier

Que ce soit dans la
Vie ou
au supermarché
On attend
        Tous
Quelque
Chose,
quelqu’un
Un truc qui sorte
        de l’ordinaire,
de quoi tenir
jusqu’à l’instant
        final
Mais le plus souvent

        Il n’y a rien

Devant moi
Un homme aux cheveux
grisonnants et
une femme aux
cheveux
        blonds
parlent de leurs chats
dans la file d’attente

Ils comparent les mérites
respectifs
de tel ou tel type
de nourriture,
le comportement de leurs
petits compagnons
la joie qu’ils apportent
Dans leur existence
tandis que la caissière
        s ’affaire
dans son coin

La blonde doit
avoir la cinquantaine
ou pas loin,
et je lui trouve un
charme certain
dans sa manière
de parler, de
        sourire

Quelques années plus
tôt, son visage,
Ses seins et son
        cul
devaient pousser
les mâles à
s’immoler pour
        sa beauté
à chaque fois
qu’elle posait
        un pied
dans la rue

       «Cinq putains
         de chats
         enfermés
         dans son
         appartement »

Cinq signes
du manque
        d’Amour

Je me demande ce qui
a pu se passer,
où et quand
elle a perdu
Comment elle a fait
Pour terminer
Enfermée chez
elle avec des bestioles
qui passent leur
Temps à miauler
Pour réclamer
de la pâtée
gélatineuse

Comme pour contredire
mon hâtif jugement
Elle paye sans cesser
De
Sourire

Ensuite
le type fait de même,
mais sur lui, je n’ai
rien à dire, pas la
moindre
trace d’une
fêlure
intérieure, si on excepte
le fait qu’il ait mentionné
être marié
(Dans la réalité, le
mariage et l’Amour
sont deux choses bien
différentes)

Mon tour arrive et
Je réalise alors
que
les strictes lunettes de la
Caissière
La font ressembler à
Une secrétaire perverse
de films
pornos

J’oublie alors
La blonde,
ses chats,
Le mauvais temps,
Le manque d’avenir
et
je me dis
que je serais prêt
à donner
tout ce que
je possède
        aux vautours
        aux fous
        au premier venu
pour pouvoir
la mater
assise sur mon lit
en sous vêtements
roses
et l’entendre me
dire

        « come on baby, let’s play together »

d’une voix rauque,
les yeux remplis
de défi et
de désir brut
le corps plus
brûlant que l’explosion
d’un missile au
napalm

        144 euros 95 annonce-t-elle.

J’introduis ma carte
De credit dans la
fente
du
Lecteur,
Récupère mon
ticket
Puis je pousse
Mon chariot jusqu’au
Parking où ma
grise voiture
attend sagement
mon
retour

   Le plus souvent
    Il n’y a rien

      Sinon un prix
       à
        payer

1 commentaire :

  1. ....avoir le corps missile ou les missiles au corps ??? ;-))

    annaj

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