les
Divinités
décident-elles à pile ou face ou arrive-t-il que nous ayons
droit à un traitement de faveur ?
j’ai toujours aimé les levers de soleil et vendredi,
la doctoresse me confie qu’elle se préparait
à remplir un dossier de prise
en
charge à 100%
comme pour tout bon cancer, la pneumologue aussi
pensait que j’étais piqué au poumon,
mais
j’ai
de la chance dans mon malheur, à l’arrivée
tout est bénin à
100%, (cela
arrive parfois pour les plus heureux)
n’empêche que je trouve les médecins
spécialistes et
généralistes
bien effrayant tout d’un
coup
et
ce soir la fille que j’aurai pu tant aimé
avait les cheveux rouges mais ce
n’était
pas
pour moi et ce qui reste du monde est dans un
sale état, le sang… entre les feux,
le sang coule carmin et
ici,
sous le soleil et l’eau, il s’agit de sa
décision,
celle qui me surnomme génie pervers
ne viendra pas suffisamment
près,
alors je cesse d’attendre quelque chose
je connais la chanson sur le bout
des lèvres
Je mords tel un loup affamé
mais mes
mâchoires claquent dans le vide, inutile de
courir
je
m’essouffle trop vite, ils ont
percé
mon poumon, elles m’ont déchiré
jusqu’à
l’âme,
pourtant
derrière
je sens la rage et le désir, ce cœur veut
battre
jusqu’à emballer la mesure, je n’ai jamais
laissé ma part aux chiens
prends
ton temps me dit l’ange sur mon épaule
t’inquiète pas m’assure la folie
à
chaque coup
dur, tu t’es relevé, un peu plus
fort
un peu plus fou,
tu as toujours fait comme ça
il y a eu une fois, tout l’amour
du
monde s’était enfui loin de moi et je voulais
croire
que celui qui a tout perdu a tout à gagner,
mais moi (laissons l’honnêteté envahir
ce poème le temps
d’un court instant)
je
me contente de tout perdre, ma stupide habitude
de
tout faire à moitié,
je devrais haïr mon amour d’avoir
laisser
vaincre ses ombres, mais la vérité
c’est que j’ai du corrompre
mon
âme pour l’oublier et de toute ma folie, je
n’arrive
pas à me salir assez pour me punir,
en
Mars, ma sœur de coeur
m’a dit, je ne peux pas te voir ce
soir,
je
suis fatiguée, j’ai adoré ton livre et
je t’appelle
dans
deux mois quand je reviens
et nous sommes en Juillet et mon téléphone
est muet
la
vie a eu le temps de découvrir et m’ôter une tumeur
mais
si je laisse mon obscurité voiler mon regard
comment
oser demander à celle qui croyait à ma lumière
de voir clair dans mon
jeu ?
Juste avant d’entrer à l’hôpital
j’ai travaillé soul
habillé en infirmière, c’était mon
idée,
il faut accepter de ressembler
à son personnage
il
y a des jours où je me demande comment je fais
pour
vouloir, encore, toujours, autant
vivre,
et
d’autres
où cela semble aller de soi
lundi dernier je suis allé boire un
verre
dans un bar aux lumières colorées
et
par défi, une jolie fille brûlante comme la fièvre
a ôté
son haut blanc et son soutien gorge
avant
de cacher ses seins avec ses mains et j’ai
pensé
que c’était comme gagner la course
et
se voir refuser de monter sur le podium,
mais
mon sourire était éclatant, rien ne pouvait
gâcher mon sourire, il y avait là
comme une évidence,
la vie et moi, on était
encore en affaires
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