lundi 29 juillet 2013

La théorie de l’amour du lever du soleil après que l’intervention chirurgicale se soit déroulée comme un plan sans accroc


les Divinités décident-elles à pile ou face ou arrive-t-il que nous ayons
            droit à un traitement de faveur ?
j’ai toujours aimé les levers de soleil et vendredi,
la doctoresse me confie qu’elle se préparait
            à remplir un dossier de prise
en charge à 100%
comme pour tout bon cancer, la pneumologue aussi
            pensait que j’étais piqué au poumon, mais
j’ai de la chance dans mon malheur, à l’arrivée
                        tout est bénin à
                                    100%, (cela arrive parfois pour les plus heureux)
            n’empêche que je trouve les médecins
                        spécialistes et généralistes
                        bien effrayant tout d’un coup
et ce soir la fille que j’aurai pu tant aimé
            avait les cheveux rouges mais ce n’était
pas pour moi et ce qui reste du monde est dans un
            sale état, le sang… entre les feux,
le sang coule carmin et

ici, sous le soleil et l’eau, il s’agit de sa
                                                            décision,
celle qui me surnomme génie pervers
            ne viendra pas suffisamment
près, alors je cesse d’attendre quelque chose
            je connais la chanson sur le bout des lèvres
            Je mords tel un loup affamé
mais mes mâchoires claquent dans le vide, inutile de
courir
                        je m’essouffle trop vite, ils ont
percé mon poumon, elles m’ont déchiré jusqu’à
l’âme,
pourtant
derrière je sens la rage et le désir, ce cœur veut
battre jusqu’à emballer la mesure, je n’ai jamais
            laissé ma part aux chiens
           
prends ton temps me dit l’ange sur mon épaule
            t’inquiète pas m’assure la folie
à chaque coup
            dur, tu t’es relevé, un peu plus fort
                        un peu plus fou,
tu as toujours fait comme ça

            il y a eu une fois, tout l’amour
du monde s’était enfui loin de moi et je voulais
croire que celui qui a tout perdu a tout à gagner,
            mais moi (laissons l’honnêteté envahir
ce poème le temps
d’un court instant)
je me contente de tout perdre, ma stupide habitude
de tout faire à moitié,
            je devrais haïr mon amour d’avoir
laisser vaincre ses ombres, mais la vérité
c’est que j’ai du corrompre
mon âme pour l’oublier et de toute ma folie, je
n’arrive pas à me salir assez pour me punir,
en Mars, ma sœur de coeur
            m’a dit, je ne peux pas te voir ce soir,
je suis fatiguée,  j’ai adoré ton livre et je t’appelle
dans deux mois quand je reviens
             et nous sommes en Juillet et mon téléphone
est muet
la vie a eu le temps de découvrir et m’ôter une tumeur
            mais si je laisse mon obscurité voiler mon regard
comment oser demander à celle qui croyait à ma lumière
                        de voir clair dans mon jeu ?

            Juste avant d’entrer à l’hôpital j’ai travaillé soul
            habillé en infirmière, c’était mon idée,
il faut accepter de ressembler
            à son personnage
il y a des jours où je me demande comment je fais
pour vouloir, encore, toujours, autant
                                                            vivre,
et d’autres
            où cela semble aller de soi

            lundi dernier je suis allé boire un verre
            dans un bar aux lumières colorées
et par défi, une jolie fille brûlante comme la fièvre
a ôté son haut blanc et son soutien gorge
avant de cacher ses seins avec ses mains et j’ai
pensé que c’était comme gagner la course
et se voir refuser de monter sur le podium,
mais mon sourire était éclatant, rien ne pouvait
gâcher mon sourire, il y avait là
comme une évidence,
                        la vie et moi, on était encore en affaires

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