mardi 12 février 2013

Le soleil d’hiver ne réchauffe pas les coeurs brisés


Celle-là s’était enfuie en catimini de
Chez son ex qui la martyrisait, abandonnant
la plupart de ses affaires, de peur qu’il ne surgisse
au cours de son coupable déménagement,
Mais quand elle part de chez moi, elle prend
tout son temps et embarque la friteuse et
Le robot mixer car je suis un type gentil
Et généreux
Tandis que je reste avec le coeur cassé
Pour de bon
Et la blonde aux yeux bleus déclare que
Ça ne le fera pas entre nous, que
Je parle trop de cul, que je suis vulgaire
Et malsain mais son nouveau mec
La trompe durant des années
Et finalement, maintenant
Qu’ils ne sont plus ensemble lui et moi nous sommes
Copains et je crois bien qu’elle a toujours
refusé de lire un seul de mes poèmes, peut-être
a-t-elle eu peur de changer d’avis sur
ce qu’est
vraiment
ma
folie
            et la brune avec ses cheveux au milieu
Du dos m’appelle et m’annonce “je suis devenue
Une chienne dans un plumard,
ça plait à mon homme, je lui ai avoué
que c’était grâce à toi et
ta façon d’être et de parler, alors il ne t’aime pas
mais je te remercie de m’avoir libérée”
et en l’écoutant je songe que je suis peut-être
malsain
mais
je n’y crois pas plus que ça, elle a l’air
tellement amoureuse et heureuse
et
la fille au dos entièrement tatouée un jour me
demande
“pourquoi tu ne m’as jamais invitée à Barcelone
quand tu vivais las-bas ?” et la brune un peu folle
fait “oui oui oui” quand je la fouille contre
un mur blanc lors d’une nuit froide de
février et la brune
qui se dénude sur le net pour de l’argent
porte encore ses vêtements quand
elle me donne son numéro et dit
“appelle-moi quand tu viens à Prague, tu
vas me manquer, tu es fou et drôle”
et d’autres pensent qu’il faut me fuir
mais moi je connais certaines réalités,
au loin il y a des guerres et dans nos rues
des êtres humain crèvent de faim et de froid
                        abandonnés dans l’indifférence
générale, nos dieux laissent les hommes s’entretuer
et violer la femme du voisin, celle qu’il ne faudrait pas
convoiter, abattez-moi si ça vous chante mais
                        je ne me sens pas indécent, j’ai
juste un peu moins de chaines autour de l’âme,
ce qui fait que ce soir le téléphone ne sonnera
pas, la liberté les effraie comme le loup
dans le jardin, mais je sais qu’un matin,
les fleurs renaitront
et leur sourire m’appartiendra, un jour
le battement désordonné qui agite ma poitrine
cessera mais je vivrai éternellement

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