mardi 31 juillet 2012

La cool-attitude du suicidé


la nuit
descend enlacer la folie et
soudain
je me demande comment
Je finirai,

j’imagine alors un truc plus ou moins romantique
            Dans un motel américain
Mon corps gras et tatoué de femmes aux seins nus
posé sur un lit aux draps sales, tachés du sperme
d’une dernière branlette

Avec ma main gauche sur un colt en argent près
de ma tempe trouée, de la cervelle et
Du sang sur le vieux papier peint,

Un recueil de poèmes de Bukowski et un autre de Dan Fante
à portée
                        de mes yeux enfin vidés de leur fièvre

Une valise remplis de fringues froissées d’où
dépasserait une bouteille de vodka aux
trois-quarts
vide

            dans un coin, une femme de chambre porto-ricaine
accrochée à un crucifix pendu autour de son cou,
Encore sous le choc,
d’avoir trouvé mon corps nu et sans vie au matin,
            prierait pour mon âme sans rien en connaitre

Des flics en tenue et un photographe avec
Un vieil appareil, un de ceux des fifties avec le flash
Sur le côté, rond
Et chromé. Trop habitué à la mort
            pour aimer pleinement la vie, ils
resteraient là à boire du café, blasés
et désireux de rentrer voir leur femme
et leurs gosses,

Cerise sur le gâteau,
Il y aurait une putain russe en minijupe
            Interrogée pour la forme, elle
identifierait mon corps, comme celui
du client des quatre dernières nuits

Je ne le connaissais pas dirait-elle mais il a payé cash
à chaque fois... et sans rechigner,... Il  était tellement gentil

Du vert de ses yeux coulerait une larme ou deux étrangement
sincères et devant elle, un inspecteur en imper blanc cassé ferait semblant de
noter ses déclarations dans
un carnet noir

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