Nous étions dans les usines
et pas un d'entre nous
n'espérait s'en sortir
c'était ainsi,
les 3/8 prenaient
nos vies
et nos âmes
lentement
on enchainait
les heures
on répétait
les mêmes mouvements
et tout ce qui était
nous
s'enfuyait par chaque
pore
de nos peaux salies
les usines nous bouffaient
la vie nous bouffait
nous savions qu'il
existait quelque chose
de mieux
une vraie vie
avec des jolies filles
du champagne
des voitures de rêve
de grandes maisons avec de grandes
piscines bleues
mais ce n'était pas pour nous
Les usines nous avaient pris
nous avions merdé
et nous ne savions pas où
Notre avenir était cloué
sur la porte de l’entrepôt
et il ne gémissait plus
Nous savions qu'ailleurs
des jolis filles plongeaient
leurs corps parfaits
et
leur visages parfaits
dans les piscines bleues
de grandes maisons
tandis que des garçons aux dents
blanches leur souriaient
en pensant
"tout à l'heure je vais baiser
ce cul parfait"
Ceux-ci et celles-là
ne mettraient jamais
une seule de leurs
chaussures vernies dans
les usines
et nous pensions tous
qu'ils n'avaient pas d'âmes
et le Diable s'amusait
à brûler les nôtres
nous étions sonnés,
frappé au menton
par l'existence,
étalés
sur les sols en béton gris
des usines
aux murs de métal
nous avions cessé de croire
que les derniers seraient les
premiers
nous avions cessé de croire
au Paradis
mais nous connaissions
l'enfer
dans ses moindres recoins
- du vestiaire à la salle de pause -
Parfois le chef passait
et nous le haïssions
car il avait été comme nous
mais il devenait comme eux
Dés qu'on pouvait, on sortait
fumer une clope et au loin
se dressaient les montagnes
et de vertes collines
On les regardait et elles
nous appelaient
mais
pas un seul d'entre nous n'a jamais
eu l'idée de se mettre à courir
s'enfuir jusque là et enfin
respirer
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(
Atom
)
que vivent les vases communicants et les découvertes de blogs qu'ils entraînent
RépondreSupprimerOui, que vive cette merveilleuse idée. Merci à vous !
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