lundi 3 octobre 2011

Un peu de pornographie poétique en liberté inconditionnelle


Il y a cette fille qui m'appelle cet après midi.

                Ca y est, dit elle, j'ai trompé mon homme, et je
               vais le refaire et il va se casser les dents sur moi
              car quand on a une fille comme moi on ne la laisse
             pas seule dans un coin comme il fait, vous êtes tous
            pareils, même toi car tu sais bien que ta manière d'agir
           les accroche car on voudrait toutes te sauver mais
          je t'aime bien et je vais devenir une vraie salope que ce soit
         dans le boulot ou avec les mecs car les vrais salopes
        s'en sortent toujours très bien

et maintenant il est tard, elle a raccrochée
je suis seul et j'ignore avec qui elle dort
je me suis branlé en fin de soirée et j'écris
de la pornographie poétique au lieu de trouver
        le sommeil,
peut-être devrai-je planter un morceau
de verre dans le flanc de mon âme et taillader
jusqu'à retirer un morceau de chair sanguinolente
afin de m'en nourrir histoire d'oublier que ce téléphone
ne sonne jamais et que les jolies filles pleurent
pour d'autres que moi
car celle de cet après midi a oublié que toute la ville
sait que je suis un vieux fou pervers et que plus
aucune ne veut me sauver et je regarde
par la fenêtre mais la nuit se dérobe, et je n’éprouve plus
le moindre pincement au coeur quand je pense à
celle que j'ai tellement aimé, l’amour est enfin
mort
(la vie et les femmes ont trouvé d'autres
        moyens de m'atteindre)
je crois qu'il est temps
d'aller écrire un autre poème ou d'apprendre à jouer
de la guitare avant de m'ouvrir les veines en chantant
à moins que je ne préfère sortir m'allonger dans la
rue grise et attendre que quelque chose se passe

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