samedi 20 juillet 2019

je n'avais de beau que ces regards qui t'appartenaient

et maintenant chaque pas en avant vers la mort est teinté de goudron

j'étais fait pour fermer les blessures en cousant mes mots dessus
j'étais fait pour aimer à en vivre
et poser des pétales de roses sur les paupières closes de ceux qui sont déjà tombés au combat
et viendra mon tour et résonnera mon dernier chant
et libéré de mes chaines quelque chose s'envolera
21 grammes parait-il
et la rage et la colère s'évaporeront
et mes lèvres n'embrasseront plus
et je ne me branlerai plus dans des mouchoirs en papier blanc
et tous les souvenirs qui semblent si précieux
se dilueront
et toutes les caresses et toutes les promesses n'auront pas fait la différence
et en prévision de la fin à venir, du fond de ma prison mentale, je songe à l'évasion
je songe à une jolie chatte que j'ai léchée
je songe à plonger dans les flammes encore une fois
et je tape contre les murs de ma réalité
si près de tout perdre
en équilibre précaire sur le fil à la patte du destin
je courtise Dame Chance avec d'aguicheurs sourires
c'est cet enfer là qui m'a écorché
c'est cet enfer là qui m'a pris
et réduit en cendres et c'est des cendres que renait le feu

                       je n'avais de beau que ces regards qui t'appartenaient
                       mais c'est à une autre que je songerai à la toute dernière seconde
                       et une violoniste magnifique jouera quelque part un morceau déchirant
                       et je déroberai sa musique pour masquer ma fuite
                       et tout sera joué en un souffle, le dernier


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