dimanche 12 août 2018

Poète fils de pute

Elles font chier ces filles de la nuit sur internet
elles se pointent sans prévenir, t'envoient des messages qui ravagent
tes yeux assassinés
elles te racontent leurs cassures et leur soif de cul
elles t'envoient des photos de leur seins, de leurs fesses, de leurs jolies chattes
et elles te disent, c'est juste pour toi, je peux te faire confiance hein ?
(bien sur que tu peux, envoie la photo)

et parfois
il y a du vert immortel dans leurs yeux
et toi tu les regardes danser pour toi
et tu veux croire que tout ça
c'est juste des petites culottes humides
et tu te dis que tes mots sont magiques
et que tu portes la responsabilité du succès
tu t’octroies un 10/10
la prétention te rassure

mais, font chier ces filles de la nuit sur internet
les voilà qui se mettent à parler de toi
à tirer à bout portant des rubans d'étoiles
où elles inscrivent en lettres dorées 
tout le bien qu’elles pensent de toi

et voilà qu'elles disent des choses belles 
comme on t'en dit plus depuis que tu es tombé
des choses douces, pas de violence, pas de cris,
pas de reproches comme en avaient celles que tu appelais Amour
non, rien de tout ça

font chier ces filles de la nuit, c'est comme...

comme si elles voyaient des trucs que tu tiendrais cachés
des trucs que tu adorerais étrangler, noyer, réduire en cendres
des choses douces que tu voudrais dures
et tout ça fait qu’elles songent même à te sauver
plutôt que sucer ta queue que pourtant, tu trouves fort bien dessinée
et proportionnée

et toi si jamais il devait s’avérer vrai que tu as
quelques traces de lumières enfouies sous l’obscurité
et la perversité
tu préfèrerais oublier

et tu voudrais bien leur dire, mais tu n'oses pas
que tu as toujours voulu
porter un masque de vérole
car se montrer fragile, c’est exposer son flanc à la lance
se jeter dans le mur et finir brisé avant de
nourrir la terre de ses larmes et son sang

et aussi
faut bien tutoyer la vérité
t'es pas toujours un type bien...

t’en as déjà vu pleurer pour tout ça, de fières amazones qui méritaient mieux
que toi et ton cœur température zéro absolut
et parfois, ça t’a amusé, 
poète fils de pute qui voulait s’avouer vainqueur
poète fils de pute de mes burnes
un enfoiré tellement sincère qu’on le voit jamais venir

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