mardi 18 avril 2023

l'incendie dans mon coeur ne dévore que moi

j'vais poser des mots tant que je peux
puis quand j'en aurais marre, j'arrêterai, je me barrerai
j'ai eu des nuits étranges et des amours bizarres,
des cuites mémorables
c'était bien pour inspirer, mais c 'était aussi de la douleur
une femme m'écrit que mes poèmes sont bruts et remplis de douceur
je ne sais pas quoi répondre
je ne parle que de moi et de mes errances, je n'ai pas vocation à changer ce monde
je suis toujours surpris qu'on puisse aimer quelque chose de moi
une autre voudrait que je me fasse éditer, je suis un peu plus circonspect sur mes chances
de réussite
il y a des vies avec un destin
pas la mienne semble-t-il
moi, je voudrais juste baiser
écrire
lire
boire des trucs qui ne vous ruinent pas le foie
je voudrais recommencer et tout faire un peu plus fort
si j'avais été une femme j'aurais voulu être magnifique, être une sublime putain
avalant des kilomètres de queue pour oublier que la mort viendra
mais je ne suis qu'un homme et j'ai avalé un océan de vodka pour la même raison
noyer mon âme puisque j'étais persuadé qu'elle ne valait pas assez pour la vendre
il y a longtemps je dormais avec une femme que je n'aimais plus
elle détestait que je ronfle, que je ris avec d'autres, que je dérange l'ordre établi dans la maison
elle ne me désirait plus
mais refusait que je parte
une autre fois
je l'avais quittée, et au bord d'un lac, il y avait des promeneurs et elle jurait qu'elle me donnerait tout
ce que je je voulais si je la reprenais,
son corps tous les jours, comme je voudrais quand je voudrais, son cul aussi, peut-être
elle disait, emmène moi dans les bois tout de suite, je me mets nue et on fait l'amour, où sors la ici
que je te suce
elle pleurait, désespérée que je ne l'aime plus, 
je bandais car je l'avais toujours voulu physiquement, mais je voulais être ailleurs, que j'ai pu lui donner plus
de prix que n'importe qui ne comptait plus
mensonges, cris et tromperies multiples de part et d'autre nous avaient mené là
j'avais souffert au début, puis je m'étais blindé, la vie commune était devenue une habitude
c'était comme le travail, un endroit où je ne respirais jamais bien
j'étais devenu insensible, infidèle
je rêvais d'une autre histoire, dans celle-ci, je ne tenais plus aucun rôle majeur
avec le temps j'apprendrais que je ne suis jamais assez bien pour aucune
peu importe que je ne sois jamais celui qui les brise en deux
et aujourd'hui encore, je parle encore à des femmes magnifiques
et ceux à qui elles aspirent n'ont pas mon visage, ni ma folie
et je les regarde avancer, de plus en plus abimées par les hommes, meurtries par chaque pas de danse
et j'ai fini par m'en foutre, 
c'était le mieux à faire
- tu es trop féminin dit ma pote
j'ai beau faire 100 kilos sans cheveux et posséder une bite tout à fait convenable, je comprends ce 
qu'elle veut dire
je ne crois pas au romantisme, 
mais il y a eu cette brune qui voulait qu'on prenne nos voitures, qu'on fasse chacun la moitié
du chemin qui nous sépare
pour baiser
dans un hotel
je trouvais l'idée romantique
on aurait pu se prendre pour deux amants qui ne croient plus aux sentiments mais qui arrivent
à dérober un peu de lumière
ça ne s'est jamais fait comme beaucoup d'autres choses douces et brulantes dans ma vie
d'épave dépravée et j'imagine que jamais je ne lécherai tes seins ou glisserai mes mains sous ta jupe dans une
soirée et
ainsi sont morts tous les mots sales et beaux que je te destinais
et ce n'est pas grave, tu es magnifique et cela suffit
et je suis vieux et les corps s'espacent
mais ma peau n'a de cesse d'en réclamer une autre à laquelle se coller
et
en moi l'amour est rare, mais jamais éphémère
et ça ne sert à rien

l'incendie dans mon coeur ne dévore que moi




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