mercredi 28 novembre 2018

Met de la passion dans chacune de tes élucubrations




Me branler sur toi cette nuit
T’imaginer là, et moi, me dire que tu es ma pute
C’est un semblant d’amour
L’illusion d’être moins seul et non immondice et rebut

Nous passons nos vies à poursuivre de sombres fantômes
Mais c’est la mort que nous attrapons
Et elle nous emporte vers d’autres nuits toutes aussi solitaires
Il nous faut tant d’années pour comprendre
Que saigner n’est rien

                        Et la douleur est un bracelet de diamants
                        Pour celui qui sait en jouer, sinon
                        Du venin dans les veines et du poison dans les yeux
Je te regarde et je vois le Christ en toi, cadavre anonyme parmi d’autres flottants
                                                                                                            dans ton regard
Sa lumière, éteinte, il arrive que
Je me demande si lui aussi, à la toute dernière seconde,
Il s’est senti trahi
Ou si sa foi lui a permis de baisser les paupières et de sourire
Alors que tout était perdu

Je croise une vieille femme aux cheveux blancs, devenu laide
et sans défense, et je songe que Dieu incarné aurait pris cette forme
Et je lui souris mais elle m’ignore, elle est donc surement Dieu

Et nous avançons, désireux de tenir jusqu’au lever de rideau final quand
Les comédiens dévoilent leurs noms et leur vrai sourire

J’ai besoin d’une femme trop jeune pour un type de mon âge
Une femme qui n’aurait pas de plaie, juste du désir
Et une certaine forme de violence dans la pratique du sexe

Petit à petit tout devient une chaine,
les rêves sont alors, la vanité de l’esclave

Je les vois venir, démons montés sur des destriers de feu
Et les villes brûleront et nos âmes seront chagrins  et blessures
Et nous seront pardonnés
Et nous marcherons, enfant du divin, peau de lumière

Mais en attendant
la paperasse administrative rend fou
Tout comme
les chattes régulièrement entretenues par
Un gynécologue conventionné et une esthéticienne diplômée

et
Les cimetières sont remplis de gens qui ont oublié de vivre



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