mercredi 20 juillet 2016

L’amour est à chier

Il existe ces nuits
où ton flingue chargé,
cran de sureté ôté, devient
ton meilleur ami, la promesse
qu’il te délivrera de toi

            nuits couleur goudron
où tu
laisses courir la lame effilée du couteau
le long d’une veine au bleu apparent
sans prétendre ignorer que l’acier tranche

nuits infâmantes sans illusoires
espoirs où tu glisses en silence
sur le fil du rasoir
avec presque rien qui
retient cette main
 qui
veut te voler à ta vie, t’assassiner jusqu’à
ce que disparaisse la
            faim d’aimer
qui noue tes tripes jusqu’à pleurer
             
Il existe  ces jours
            Où personne ne vient
Sinon les acides souvenir de tout
Ce que tu as raté en vain

Ô mon amour
            Est-ce que toi aussi tu crèves
à si petit feu, seule dans d’autre bras,
fourvoyée
Dans d’inavouables étreintes sans personne
Pour lécher tes blessures
sans un rire pour habiller
Ton visage, laissant à de malhabiles
doigts le divin droit de retirer
tes vêtements et tout ce qui te
protège de la folie                    ou juste
Fais tu semblant ? feindre le bonheur
De peur qu’il ne te sauve ?

Est ce que toi aussi, parfois, tu te retrouves seule
            Et que tu en profites pour crier ?
Juste parce que ça te soulage
            Est-ce que tu réveilles
La nuit auprès de quelqu’un d’étranger
            Alors que tu connais si bien
Chaque recoin de sa peau ?

Toi, si loin
De mes coupables épanchements
as-tu un nom ? un sourire ? quelque
chose de vert dans les yeux ?
Je t’imagine si belle quand     
 caché dans l’ombre
je saigne des yeux, tâtonne, rampe
et trébuche
dans mon labyrinthe interne, cette sombre
part de moi ou déambulent en liberté
            tous mes échecs et mat depuis
qu’un fou ou un autre a pris ma reine
            pour l’enfermer dans sa tour d’ivoire
Nulle salvation, des fuites et rien de plus
mes suicides sont restés
Lettres d’amour mortes
je suis
dangereux pour mon équilibre mental

                                    L’amour est aveugle
                                    L’amour est ailleurs
                                    L’amour est à chier
L’absence me laisse vide d’essence

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