dimanche 1 mai 2022

L’osmose précède l’overdose

je suis dans le petit bar-tabac vers chez moi
je me ruine en jeux à gratter, mais je gagne souvent et la patronne blonde rigole avec moi
et nous parlons sport aussi
et des gens passent et certains ont soif
ils veulent leur bière ou leur verre de vin blanc
moi je bois du café et parfois des potes ou des copines me rejoignent et nous
prenons des trucs plus corsés
et lundi je suis rentré bourré
et le reste de la nuit a été moins violent, j'ai lu de la poésie et tué un ou deux rêves inutiles
et samedi encore plus soul, j'ai dormi sur le canapé, le chien collé à moi jusqu'a ce qu'il en
ait assez, 
les chiens sont un manteau de chaleur pour se protéger de sa propre misère
je vais mal finir, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement me dis-je
alors je décide de ne plus chercher à guérir de moi
Sans savoir pourquoi, j'ai repensé à cette fois, ou on avait bouffé avec elle, ses collègues de boulot et
leurs mecs
et les filles faisaient semblant de l'aimer mais elles jalousaient sa beauté
et les mecs rêvaient de la baiser mais c'était à moi qu'elle donnait sa bouche, son cul, sa chatte à la fente bien dessinée
et d'autres trucs plus importants comme ses rires et sa main dans la mienne
et tous me regardaient bizarre, sans doute parce qu'elle leur avait dit que j'étais un tueur au plumard, moi
j'avais l'impression 
qu'on était deux pour tout ça, mais je n'avais rien contre ses mots, on avait
déjà
dit
des choses moins belles sur moi et j'acceptais le compliment comme ses caresses
je n'avais pas trop d'illusions, je savais déjà que les discours changent avec le temps
et le sien
bien
sur
a fini
par
changer, ses mots ont fait de moi un être malsain
je voyais ça comme un mensonge mais
ce que j'ai fait de moi après elle a du finir par lui donner raison,
et cette fois là, au repas en plein air, je regardais les autres et 
je savais que la plupart baisaient mal leur femmes, surement parce qu'ils ne leur demandaient
jamais ce qu'elles attendaient d'eux et qu'elles n'osaient pas le leur dire
moi j'avais la plus belle et c'était une sacrée baiseuse, en elle, je trouvais aussi,
de la douceur et une certaine lumière, elle se voulait oiseau blessé, mais c'était une tueuse
avec de longs cheveux, il lui aurait suffit de claquer des doigts pour avoir le monde
je n'avais pas envie de baiser ailleurs
c'était la première fois et ça me surprenait, mais pour le reste, j'étais égal à moi mème
manquant de force et de volonté, de la lâcheté planqué dans l'ombre de mon regard
et au milieu des autres,
comme souvent dans les groupes, 
j'avais du mal à m'intégrer
il y a comme un mur entre moi et les gens
voila pourquoi j'ai appris à vivre seul
et maintenant je n'ai plus de femme et je me dis que celles de ce jour-là sont toujours
aussi mal baisées, qu'elles aient changé de mec ou pas, 
-la plupart des femmes sont mal baisée, ne croyez jamais ce que disent leurs maris à ce sujet - 
mais cela ne me
réjouit pas plus
qu'à l'époque
je suis intimement convaincu que le cul pourrait sauver le monde, mais les gens préfèrent se concentrer sur les guerres et leur carrière professionnelle
et dans le petit bar-tabac vers chez moi
je pense à autre chose
je pense aux oiseaux et au vent, je pense à dormir près d'une rivière bleue
je me visualise à lécher la chatte d'une ou deux passantes au physique attrayant bien qu'aucune d'elles
ne manifeste le moindre intérêt pour ma personne usée
et je prétends que rien n'est vrai, mais je mens la mort, la guerre, la violence et les prisons sont 
la réalité froide et brutale
alors
je savoure la chance de n'avoir encore jamais été confronté au meurtre, une façon comme une autre
d'acquérir de la sagesse
souvent je voulais être sauvé, mais c 'était une erreur, ça me rendait dépendant
on est plus libre quand on accepte de brûler
et qu'on sait que
l'amour c'est comme le sang, ça coule mais ça sèche à l'air libre, l'osmose précède l'overdose
le soleil brille pour d'autres et ça fait longtemps que je n'ai pas trouvé une fille belle à en mourir
que je n'ai pas dit des trucs passionnés à une peau esclavagiste, 
(viole-moi et abandonne mon corps marqué des tes ongles sur le trottoir gris)
je connais une femme ou deux qui voudraient s'allonger sous le poète, et sans doute
qu'elles détesteraient l'homme et j'en connais aussi une ou deux qui voudraient pisser dans 
ma bouche et je préfère ne pas les laisser faire, je pourrais prendre gout à l'expérience
dans les rues sales et derrière les murs épais, les âmes sont mortes et l'humain ne me surprend plus
on rêve tous d'aller tout en haut et de n'importe où qu'il se tienne, l'oeil qui nous observe
ne désire qu'une seule chose, nous voir tomber 

puis nous
piétiner
en riant




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