mercredi 29 septembre 2021

Le gentil perd toujours

Le gentil perd toujours, c'est ainsi, le loup dévore la biche 
et nous connaissons tous ces moments où les flammes carbonisent nos êtres fragiles
et je dors en chien de fusil, recroquevillée pour oublier combien je trouve mon état actuel, humiliant
et j’attends que le corps se reconstruise
et je bande
et je me branle, il n'y a rien d'autre à faire sinon courir à sa perte
écrire des poèmes
baiser nécessiterait d'être deux (et en état physique)
et je me fais de sournois serments, des trucs impossibles, comme
                           "rien ne saurait violer la liberté de mon âme"
afin
de prétendre garantir l’honnêteté dégradante de ma parole sur le papier, 
m'aider à me croire meilleur,
d'oublier que je pissais le sang il y a peu
et je fais des lignes sales que sniffe mon cerveau malade, j'aime beaucoup écrire des trucs déviants, ça repousse les éditeurs de poésie contemporaine, peu importe que leurs femmes mouillent en me lisant
putain, je me la pète, ca veut dire que je ne suis pas encore mort dis-je puis
je pense à une magnifique jeune femme
qui rêve de me fouetter et que je l'appelle maitresse ce qui explique que nous n'avons jamais trouvé d'accord
satisfaisant pour les deux parties en ce qui concerne la réalisation humide d'un coït ensemble
et la fille aux yeux noirs me souhaite ma fête mais ajoute qu'elle ne veut plus se souvenir
de mon prénom car son ex avait le mème, et je lui dis de m'appeler Ernest
j'en ai vu tant, 
des trompées, des cassées, des mises en bouteilles
par des hommes qui ne les méritaient pas et elles les détestent mais bien souvent oublient qu'
elles les ont laissés faire
comme j'en ai laissé faire des trop jolies, des trop rusées
mème si moi
disons, les choses comme elles sont, je ne suis jamais assez bien, assez beau, assez quelque chose
et
j'ai arraché un morceau sanguignolent de mon cœur
sans avoir si c'était vivant et je ne sais plus, si je l'ai dévoré pour être sur de l'avoir tué
où juste jeté au bord d'une route craquelée avec l'inavoué espoir que quelqu'un le retrouve et
le réanime
il n y a nul promesse dans demain et aujourd'hui me parait terne
le chien dort à mes pieds, 
je devais bosser mais j'écris de la poésie, encore une journée pas totalement gaspillée
peu importe la vibration, je dois la poser sur l'écran
et la fille aux yeux noirs, j'étais amoureux d'elle en secret il y a longtemps
avec moi elle aurait pu déployer ses ailes, se taper toutes les filles qu'elle aurait pu vouloir en ma
présence ou en mon abscence selon son désir à elle et les opportunités
boire comme elle voulait
je n'aurai juste demandé qu'une chose, qu'elle ne mente pas
je sais que c'est déjà beaucoup, la fille aux yeux noirs est un être humain, la vérité l'effraie
un jour elle aurait menti, nous finissons tous par mentir,
et j'aurai chialé pour ses beaux yeux, la perfection de sa bouche et ses jambes fines
mais ça ne s'est pas passé comme ça
ça ne se passe jamais comme on le croit
et merde, je deviens larmoyant couché sur mon lit, putain de santé et en moi
je sens déjà bouillir la colère
et je me dis, reviens plus fort, retape toi, reprends la boxe, insulte dieu, viole un coeur
baise à crever
pas de règles ni de moral, pas de chaines que des chiennes, putain je suis trop vieux pour me croire
et je ne cherche qu'un amour qui n existe pas pour être sur de ne plus jamais aimer
mais je ne  vois pourtant aucune raison de ne pas vivre comme un fou qui n'a rien à perdre
puisqu'il semble bien, qu'il a déjà trop perdu
et peut-être que nous sommes trop à l'image de Dieu pour qu'il ait envie de nous fréquenter
et toi prend ton putain de téléphone et appelle moi pour me dire que tu vas bien
je ferai semblant de te croire et cela me suffira pour tenir jusqu'à demain
et quand viendra la nuit, je m'endormirai en pensant à une autre que je me sais incapable d'aimer
juste pour me croire invincible
 
 

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