dimanche 9 août 2020

Nos yeux savaient

Moi tu sais, je ne suis qu'un sale gosse
un type avec un humour franchement porté cul
ouaip je sais que ça t'énerve mais je crois pas que je vais changer
les années ont passé trop nombreuses et j'ai développé des déviances et des modes de protection

classifié trop sensible on a trop souvent voulu me mettre en morceaux 
y a fallu que j'apprenne à mettre des low kicks, fallu que j'apprenne l'esquive et la riposte
et tu dis, trop de filles autour, arrête de dragouiller ici et la
et tu dis, quand on s'est vu, ton regard, c'était troublant
et tu dis, il y a quelque chose qui me tiens toujours à distance, quelque chose que tu fais
et tu dis, quand nous discutons, tu ne parles pas de toi, tu retournes la conversation
et tu dis, c'est flatteur mais tu ne me permets pas de rentrer dans ton univers

moi j'ai creusé une tombe et j'y ai laissé les cadavres encore chauds de mes défunts amours
quelques peines et quelques chagrins pour recouvrir le tout, j'ai pissé sur tout ça et j'ai rebouché le trou
t'étais pas là quand je rampais pour ma tueuse, quand je n'avais que cette histoire et
la douleur à raconter aux gens autour, jours et nuits
et t'étais pas là quand je me suis promis de ne plus jamais sombrer dans le pathos
t'étais pas là quand mes rires étaient morts
on se relève comme on peut, on se relève vêtu d'une armure
j'ai eu si mal, j'voulais crever

et tu sais
dans ma putain de vie, j'ai vu les traitres, tu donnes quelque chose de toi/tu donnes une arme
tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai confié s'est révélé être un flingue armé posé sur ma tempe
j'ai confiance en personne, l'amour comme l'amitié, ça meurt, les beaux regards s'évanouissent et les lèvres
s'offrent à d'autres
je crois en rien, je vis l'instant présent, tu peux mourir une fraction  de seconde trop tôt
tu peux vivre
une fraction de seconde trop tard

moi j'ai un humour centré cul, je suis dingue et je suis une planche pourrie
tout est dans mes poèmes, tout est dans mon regard, j'arrêterais pas d'écrire des poèmes
de cul, 
j'peux pas virer les mots pute et chatte de mon vocabulaire ni me mettre à faire des alexandrins
bien proprets

et découvrir quelqu'un n'a jamais été lui poser des questions, enfin j'crois, parce qu'on donne bien
les réponses qu'on veut
et tout le monde ou presque ment, parfois juste parce qu'on croit être quelqu'un d'autre
les femmes fidèles que j'ai connu ont toutes fini par être infidèles, parfois avec moi, parfois
c'est moi qu'elles trompaient, je pourrai te montrer mon cœur déchiré pour te séduire
et me vêtir de masques de souffrances et tu les verrais tomber un par un, c est trop souvent
comme ça, l'amour c'est pas une histoire, c'est des histoires qu'on raconte aux crédules

moi seules comptent les émotions et les moments vécus
moi ça me suffit
ça m'a toujours suffit,
j'ai parié ma vie pour un regard
peu m'importe que ça m'ait tué, parce que ça a marché

moi je suis ce que je suis
j'aurai léché tes seins dans la rue et j'aurai imprimé ton nom dans tous les recoins de moi
peu importe que je sois un coffre-fort hermétique, ton sourire aurait été la combinaison
peu importe tout ce que tu dis, si je tiens ta main, jamais tu tombes
peu importe tout ce que t'attend, je suis pas celui là, je suis celui qui surprend quand tu crois
avoir besoin d'être rassuré, c'est si emmerdant d'être rassuré quand tu aimes vibrer
et nos yeux bébé, tu l'as dit toi-mème, nos yeux savaient 

merde j'ai pas besoin des questions, ma dinguerie nécessite des lèvres peintes
qui murmurent à mon oreille
que la passion est éphémère mais que l'éternité n'est qu'un instant
nécessite qu'on embrasse mon cou tendrement et qu'on griffe ma peau pendant l'amour
nécessite de croire que tu vas partir,
nécessite de rêver à ton retour
nécessite que ta folie soit ce mystère que tu dévoiles après l'amour
nécessite de danser sous l'orage ma bouche collé à la tienne et hurler quand ton absence m'arrache le cœur
nécessite quelque chose te brûle si fort que chaque seconde loin de moi soit une infinie souffrance
nécessite ces caresses qui assassinent chaque douleur

et nos yeux savaient tout ça

peu importe les cassures, peu importe les cambriolages réussis
les mots sont du vent, c'est ce qu'on ressent qui colle une peau à une autre
c'est les cris de plaisirs qui rendent le désir immortel

et ok, depressif et obsessionnel du cul,
je suis incapable de me projeter dans une relation
incapable de prévoir, planifier, construire
mais quand mon regard plonge dans un autre, il se pose là où personne n'a jamais été
et putain ce que j'aime les rires et
ok, ok, je t'ai perdu y a longtemps, c'est le jeu et c'est les règles
c'est pas grave que je fasse peur, c'est ma folie
et c'est sur qu'il ne faut pas m'approcher
tant pis pour nos yeux qui savaient
tant pis 
tant pis
on ne retient jamais personne avec des questions
tout est joué depuis longtemps et quand la poussière retombera j'aurai déjà repris ma mise et
quitté le casino 
tout est joué et mes ruses sont déjouées
tout est joué
tout est joué
des morceaux de moi reposent dans ton cimetière personnel

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