lundi 9 mars 2020

Sur la nécessité des flammes

Boxer sur mes couilles et t-shirt qui moule mon gros bide
crâne dégarni où se reflète la lumière
j'esquisses de lents pas de danses dans le salon
rien de sensuel, vision pathétique
détournez-donc le regard pour éviter la gêne

mais ce qui m'envahit me brûle

(je ressens la musique
je ressens les étoiles
je ressens l'intime désespoir du divin)

mais ce qui m'envahit comble les vides et tue la chose gluante qui rampe le long de mon âme

Dialogue imaginaire n°1, la fille est très belle, ses yeux incroyablement verts

- tu as déjà aimé quelqu'un ?
- oui une fois
- et ?
- Elle était belle et folle, chacun de ses baisers était une infernale absolution et je l'ai perdue
- C'est pour ça que tu es un salaud avec les femmes ?
- Non, ça c'est parce que les femmes aiment les salauds !

en dedans
il y a un fleuve sombre qui veut crier et des mots nagent là et dans leurs yeux écarquillés, de la folie

tu n'imagines pas tout ce qui veut sortir :

La sourde douleur d'un amour aveugle, l'incongruité de la laideur dans un monde d'apparence
les mains du pianiste serrées autour du cou de l'innocente choriste
l'hypocrisie sordide d'un jour préfabriqué - Dire bonjour à son chef, serrer la main de son collègue
dissimuler toute la détestation qu'ils t'inspirent
Dans toute vie respectable chaque sourire est une forme de prostitution -

Dialogue imaginaire n°2 devant le miroir, visage incroyablement laid de l'auteur de ce poème

- tu as manqué de jeu de jambes mon ami, tu aurais pris moins de coup dans la vie
si tu avais su mieux te déplacer sur le ring
- Certes mon ami, mais consent à m'accorder un certain panache
- je consens fils de pute, je consens

je suis plus sage que Dieu
je ne crois pas en la bonté humaine

(Dieu était une excellente forme de conscience collective
jusqu'à ce que certains en fassent un excellent outil de manipulation des masses)

Dialogue imaginaire n°3, extérieur/nuit auteur soul et toujours incroyablement laid/un lampadaire

- Pourquoi es-tu donc si en colère ? Ai-je oublié de payer ta mère après l'avoir baisée ?
(Le lampadaire ne répond pas)

tu t'approches trop près petite chérie
ce qui me brûle
s'apprête à
te
brûler

rêve hypocondriaque d'un lyrisme enflammé
personne ne m'approche

Dialogue imaginaire n°4,  lèvres rouges de la fille très belle sur la peau du narrateur
elle murmure :

- les hommes ne savent pas aimer sans mentir.
- sans nos mensonges, vous n'éprouveriez aucun sentiment pour nous, nous n'en valons pas la peine !

La chute est cruelle et tu dois te relever avant que l'arbitre ait compté jusqu'à 10
quitte à souffrir d'un certain déséquilibre affectif
J'aurai du percer ton cœur d'une balle en argent pour avoir une chance de m'en sortir

Nos prisons sont de verres mais nous craignons les blessures que nécessite l'évasion

je dois brûler Bébé, sinon il ne reste que l'obscurité















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