jeudi 26 novembre 2015

Sale temps

Et merde, sale temps pour la littérature
            J’ai appris la nouvelle avec consternation
            Dan Fante,
l’homme qui sculptait du métal en fusion à chaque ligne
                        s’en est allé au Paradis des Héros

Ce gars avait une paire de couilles énormes
            Bien plus énormes que tout ces gens propres sur
eux
            Qui nous expliquent dans la télévision à quoi devrait ressembler
L’Écriture, leur manière sans saveur ni flammes
de se masturber sur la page blanche sans jamais avoir pris
le moindre risque sinon changer la cartouche d’encre bleu
de leur stylo Montblanc
quand vient le moment
de signer de délicates dédicaces
           
Maintes fois,
il avait plongé tout au fond et là,
il avait brulé

Combien d’allers simples directement dans le souffre
                                    De la folie ???

Chien fou noyé dans le mag-dog 20-20,
il en avait ramené un langage et, d’avoir si souvent
perdu son souffle
            au milieu de ses sombres ténèbres,
 une facilité à trouver l’étincelle de lumière à chaque phrase
                        la rédemption par les mots

            entre ses mains, un Bic jetable et une feuille de papier
devenaient une arme de précision, de quoi flinguer
tous les noirs corbeaux perchés
sur de vains épouvantails bien pensants

Sale temps pour la littérature              
Tous les mauvais écrivains savent bien que les snipers
            -ceux qui font mouche à chaque tir-
sont si rares
Et maintenant, il ne reste plus grand monde…
            Putain, j’ai toujours eu peur du vide

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