vendredi 27 février 2015

Juste écrire

Le problème de l’alcool
            Ce n’est pas que ça nous ronge
                        Et nous crève
petit à petit
            Insidieusement
            Comme une putain qui piquerait des billets
Dans ton portefeuille
                        En te susurrant des mots
D’amour, la langue bien appliquée à te lécher le lobe
                                    De ton oreille gauche
Jour après jour, avec le même sourire collé à ses lèvres
                        peintes

            Non

Le putain de problème de la brûlure
            C’est que ça te laisse croire que ça te libère
Que tu pourrais le faire
                        Devenir un immortel
                                    Artiste
Quelqu’un ou quelque chose de magique
                        Le genre de type
                        Qui se ferait sucer la bite
Dans les arrières salles des librairies
                        dans des backstages de concerts
dans des loges des théâtres,
            dans les toilettes de classes discothèques
dans des taxis de capitales européennes
                        japonaises
                        brésiliennes
                                    américaines

la queue enfoncée dans les bouches goulues
            de jeunettes au yeux verts et aux seins fermes

et vient le lendemain
                        le réveil avec la bouche pâteuse
l’haleine forte
                        le corps et l’esprit nauséeux
et le souvenir que pas une femme n’a voulu de toi
et la certitude que pas une femme ne VEUT de toi

et tu voudrais cracher ton dégout de toi même
            arracher tes yeux pour fuir les miroir,
 ouvrir ton ventre avec une lame rouillée
et tu attends le soir,
            où à nouveau, la morsure chaude du serpent
                        coulera dans ton estomac
un peu de mort liquide, juste un peu
                        suffisamment pour laisser la chaleur
t’envahir et te laisser croire, que tous tes espoirs
                        ne sont pas vains
                        que le désespoir disparaît dans le noir
que l’alcoolique promesse n’est pas vaine


écrire devrait suffire mon pote
                        juste écrire
nos veines ouvertes sont plus vraies
                                      que l’illusion

2 commentaires :

  1. l'alcool, une bonne question, pas forcément la seule réponse, mais garder cette foutue question et lui faire la peau, se faire peau qui répond, sang d'encre face à l'obscure traversées de nos intenses pulsions de mort et de vie, et de vit, vieux mot secoué de sa poussière d'oubli pour venir honorer ce texte vivant.

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