samedi 5 avril 2014

presqu’une infirmière





elle se réveille au petit matin comme si elle n’avait plus
sommeil
Elle me raconte
            ces instants qu’elle n’a jamais confiés à personne
les fois où elle s’est tenu dans
la froide réalité
où elle a déjà vu la mort

            moi, caché derrière mes peurs, j’évite
jusqu’aux cercueils des miens
            là où elle rend cette planète meilleure
                        j’attends un amour pour me sauver
et vingt millions
de dollars sur un compte en banque au soleil              
            j’ai encore faim du monde
faim de gloire, de liberté, de jolies petites fesses bien serrées
faim
faim
faim
            et tellement soif aussi
            soif jusqu’à me tuer

elle rêve de choses simples
une maison dans le sud
une vieille 2CV
faire le tour du monde
peut-être de bosser dans l’humanitaire

            dangereux pour moi-même
des rêves égoïstes à fleur de peau
            le corps brisé par l’alcool
je ne vois d’autre solution que de me sentir
                                                            vain

                        «  tu es la plus belle chose que j’ai jamais tenu dans mes bras »
je lui dis.

                                    « ne regarde pas mon cul » lance-t-elle quand
elle sort du lit pour aller pisser.
           

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