mercredi 9 avril 2014

3H11 A.M.

3H11 A.M.
            tu coupes le générique final du film
une histoire de frères, de flics et de bandits

tu devrais dormir mais tu es une flamme
            les flammes ne dorment pas
            elles se consument

tu es redevenu dur,
            plus dur que le diamant
les ombres glissent sur toi
            en dedans, le feu te dévore

            tu l’as toujours dans la peau
            tu l’as toujours dans le cœur
mais tu dois la sortir de là.
tu sais comment faire
            tu l’as fait tellement de fois
tellement de prénoms, de visages
            une vie d’échecs, une vie à oublier
le bonheur n’est qu’un futile espoir
            une vaine étincelle dans l’obscurité

            Sa petite gueule parfaite
qui flotte doucement en toi, tu dois l’effacer
l’amour ne veut pas de toi
chaque boxeur connaît un combat de trop
lève les bras au ciel si tu tiens encore debout
            quand résonneras le dernier coup de gong

                                                elle n’est pas là
            tu t’es promis de ne plus jamais
                        souffrir comme ça
tu t’es promis
            de te protéger
tu es redevenu dur
            plein de testostérone
            la queue de nouveau ferme
entre tes jambes.

Il a suffit d’une nuit ratée pour arrêter de boire
            10 $ que tu peux tenir
sans verser la brulante vodka dans tes veines
                        rongées jusqu’au sang
mais tu te demandes où est l’intérêt, tu aimes
bien l’idée de te tuer toi-même, tu aimes
bien le feu de l’alcool dans tes tripes,
            c’est dingue, tous ces trucs
            que tu aimes te foutent
            en l’air 

maintenant tu dois marcher comme
un vrai mec, un dur
les durs survivent
menteurs, voleurs, tricheurs, les plus
intelligents font politiciens
les durs prennent tout
les durs ont les femmes
            les fous écrivent des poèmes

Voilà ce que tu te dis à 3h11 A.M. du matin, à jeun,
Celui qui écrit ne rêve pas sa vie, il l’encaisse
                        coup après coup
Néanmoins
soyons honnêtes
            l’écrivain est un bandit de grand chemin
un arnaqueur apeuré
qui se donne le beau rôle
            un truand avec
                                    les couilles en moins
caché derrière son clavier il est facile
                        de monter au braquo
sans craindre les balles perdues

voilà ce que tu te racontes
                        pour t’empêcher de dormir,
tu songes aussi à taper dans le mur jusqu’à casser
                        ta main,
            ça ferait une chouette blessure d’amour
            ça déplacerait la douleur
            ça ne changerait rien du tout

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