dimanche 10 novembre 2013

Je me souviens de Vous

Je me souviens de toi nue
à quatre pattes sur le siège arrière de la voiture
et moi
debout dehors, le pantalon sur les chevilles
 en train de te défoncer
            au bord de cette route
            nationale
et tu criais, « vas-y encore, oui, comme ça »
tandis que la lueur des phares blancs
de voyageurs pressés
éclairaient par intermittence la perfection de ton
cul rougi par la violence
de mes claques
je me souviens de toi et de ta chevelure
longue,
comme je me souviens d’elle et d’elle
et d’elle et des autres et des nuits et
de l’ivresse et des matins et
des sourires
je me souviens de mes folies
et des corps chauds
je me souviens de mon amour fou
quand j’étais comme mille soleils, en train
de courir à ma perte sans le savoir,
et je me souviens des flammes
qui finirent par dévorer mon âme et je porte
des cicatrices mal recousues dans
le fond brumeux des mes yeux alcooliques
et dingues hantés par des nuits brunes et blondes
et rousses, caresses intangibles
                        posées sur les brisures
                        de mon visage
je me souviens des parfums volés
                        des baisers dérobés
des cris de plaisirs dans des avions
dans des rues grises, contre des murs et
le désir…
                        ah oui… le désir
je me souviens de l’alcool qui brise
            les étreintes, je me souviens
de celles qui disent « frappe-moi »
je me souviens de celles qui disent
                        « aime-moi »
je me souviens de toi, je me souviens
de tes jupes courtes sans culotte
dessous dans des cinémas
                        aux sièges rouges
des boules
                        de geishas enfoncées par
ma perversité dans ta chatte humide et de ton impérieuse
                        envie
            de me sucer là sans te soucier
des spectateurs captivés par
des films dont j’ai oublié
le titre,             
je me souviens
de griffures sur ma peau, de mots d’amour
            murmurés à mon oreilles, criés pendant
                        l’amour, je  me souviens
de regards verts, bleus, noirs, je me souviens
de sang mal venu, je me souviens
de morsures, de menottes, de rage de vivre,
d’appétits ataviques, de parties de baises,
de relations adultères, de jeux et
de rires, je souviens de mes mains glissées
dans des fentes offertes, de mes doigt dans
des culs serrés, je me souviens que rien
n’est beau, rien n’est propre dans
            ce monde, que l’or n’est jamais
                        que du vernis
mais le plaisir est vrai
            le plaisir se prend
                        le plaisir se donne
                        et les femmes s’offrent
je me souviens de vous, brûlantes amantes,
dans chacune
de mes nuits solitaires quand je dois
faire dormir les morceaux de ce cœur éclaté
                        par sa quête du divin
je me souviens que la morale
n’est pas pour moi mais que la langueur
            et les gémissements m’appartiennent
je n’existe que pour le «oui» enflammé
                        des lèvres peintes, pour l’ardent
            abandon des dames et de leur
beauté
pour
les culottes mouillées et les bouches avides
et je n’éprouve ni culpabilité ni repentir
puisque je possède le courage de ne pas mentir
            et voilà donc mon crime,
ma nécessité d’amour fou,
                                    moi que la solitude
brise

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