Je
me souviens de toi nue
à
quatre pattes sur le siège arrière de la voiture
et
moi
debout
dehors, le pantalon sur les chevilles
en train de te défoncer
au
bord de cette route
nationale
et
tu criais, « vas-y encore, oui, comme ça »
tandis
que la lueur des phares blancs
de voyageurs pressés
éclairaient
par intermittence la perfection de ton
cul rougi par la violence
de mes claques
je
me souviens de toi et de ta chevelure
longue,
comme
je me souviens d’elle et d’elle
et
d’elle et des autres et des nuits et
de
l’ivresse et des matins et
des
sourires
je
me souviens de mes folies
et
des corps chauds
je
me souviens de mon amour fou
quand
j’étais comme mille soleils, en train
de
courir à ma perte sans le savoir,
et
je me souviens des flammes
qui
finirent par dévorer mon âme et je porte
des
cicatrices mal recousues dans
le
fond brumeux des mes yeux alcooliques
et
dingues hantés par des nuits brunes et blondes
et
rousses, caresses intangibles
posées sur les brisures
de mon visage
je
me souviens des parfums volés
des baisers dérobés
des
cris de plaisirs dans des avions
dans
des rues grises, contre des murs et
le
désir…
ah oui… le désir
je
me souviens de l’alcool qui brise
les étreintes, je me souviens
de
celles qui disent « frappe-moi »
je
me souviens de celles qui disent
« aime-moi »
je
me souviens de toi, je me souviens
de
tes jupes courtes sans culotte
dessous dans des cinémas
aux sièges rouges
des boules
de geishas enfoncées par
ma perversité
dans ta chatte humide et de ton impérieuse
envie
de me sucer là sans te soucier
des spectateurs captivés par
des films dont j’ai oublié
le titre,
je me souviens
de
griffures sur ma peau, de mots d’amour
murmurés à mon oreilles, criés
pendant
l’amour, je me souviens
de
regards verts, bleus, noirs, je me souviens
de
sang mal venu, je me souviens
de
morsures, de menottes, de rage de vivre,
d’appétits
ataviques, de parties de baises,
de
relations adultères, de jeux et
de
rires, je souviens de mes mains glissées
dans
des fentes offertes, de mes doigt dans
des
culs serrés, je me souviens que rien
n’est
beau, rien n’est propre dans
ce monde, que l’or n’est jamais
que du vernis
mais
le plaisir est vrai
le plaisir se prend
le plaisir se donne
et les femmes s’offrent
je
me souviens de vous, brûlantes amantes,
dans chacune
de
mes nuits solitaires quand je dois
faire
dormir les morceaux de ce cœur éclaté
par sa quête du divin
je
me souviens que la morale
n’est
pas pour moi mais que la langueur
et les gémissements m’appartiennent
je n’existe que pour le «oui»
enflammé
des lèvres peintes, pour
l’ardent
abandon des dames et de leur
beauté
pour
les
culottes mouillées et les bouches avides
et
je n’éprouve ni culpabilité ni repentir
puisque
je possède le courage de ne pas mentir
et voilà donc mon crime,
ma nécessité d’amour fou,
moi que la solitude
brise
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