Si tu
connaissais mon cœur, tu l’aimerais
à la folie,
mais tu ne vois
que mon visage cassé, les cicatrices
dans mes
prunelles
mes mains
autour d’un verre, quand tu me croises
la démence court dans mes veines telle une drogue
enragée
et l’amour je n’en veux pas
quand
la dinguerie dicte sa loi
mais tu sais, j’ai rêvé
de toi la
nuit dernière, et c’était bien, nous étions
heureux de nous embrasser, comme si
nos cœurs trouvaient la paix
mais voilà,
maintenant je suis réveillé, la
réalité me brûle
tu ne penses pas à moi et je dois
vivre ainsi
condamné solitaire cloué sur sa croix
hier j’ai
croisé une amie ivre qui hurlait « je n’ai pas de culotte »
dans un bar, il n’était
que midi,
et le soir j’était soul et fou, il
valait
mieux que
tu ne me voies pas, et maintenant il fait jour, je saigne de
haut en bas et je rêve encore à toi, je voudrais
m’allonger près de toi et laisser ta
peau
réchauffer mon âme, mais ce soir
c’est
avec une autre brune que j’ai
rendez-vous
je songe à mordre sa
peau, peut-être me laissera-t-elle faire
si
seulement tu savais comme je peux aimer
est-ce que cela
changerai la donne ?
sans doute
que non, l’amour offert ne suffit pas,
il en faut toujours plus
je devrais peut-être bruler ton cœur
et en faire
des cendres pour que tu me regardes, plus jeune je savais faire ça
j’étais fait de glace, je
connaissais trop
les tromperies
de parts et d’autres pour croire
aux regards et à la douceur qui
suivent l’étreinte
l’amour
n’est que le mensonge
qu’en
font ceux que la solitude effraie
moi je
préfère mourir de froid en attendant l’incendie
tu m’as dit un jour que
je connaissais trop bien
les femmes mais tu te
trompes, ce sont les femmes qui ne me connaissent
pas assez bien,
elles
ignorent que mon démon, ce sont les mots sur le papier, que pour le nourrir
je fuis les intérieurs
calfeutrés pour affronter les flammes
de l’alcool
et des nuits,
Là où je sombre les lumières
sont factices, l’ombre et le silence
protègent les secrets des morsures
et du venin
c’est ici que je me
cache
si un jour
tu oses t’approcher
griffe ma
peau jusqu’au sang, fais moi crier jusqu’à ce que je me souviennes
que
je suis encore vivant
puis ferme les yeux et endors-toi
sans peur, j’embrasserai tes paupières
et
je veillerai sur ton sommeil jusqu’au soleil
la vérité
de l’amour est une caresse, jamais une brûlure,
souviens-t-en
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