mercredi 2 mai 2012

Il fut un temps où je rêvais de pisser dans ta bouche de pute


J’étais un gamin classé dans la catégorie
            moins que rien et
Toi tu étais une jolie fille, une des stars
du college, une de celle pour lesquelles
je n’existais pas,

l’année la plus terrible,
tu fumais des cigarettes
à la sortie,
tu me haïssais,
Tu m’insultais dès que tu pouvais
Et tu me crachais ton mépris au visage,
Je n’étais qu’une merde pour toi

une vingtaine d’années plus tard
Je suis rentré dans un magasin de chaussures
Et toi tu bossais là et tu n’avais plus rien
d’une legende de collégien

ton cul avait grossi et tes yeux
n’arboraient aucune flamme et la beauté
de tes traits
était devenu quelconque,
je n’aurai même pas eu envie de pisser
dans ta bouche de pute

à mon bras
je tenais ma tueuse avec son physique
de top model, (tu n’existeras jamais pour
personne à côté d’elle), et tout son amour
pour moi
dans le noir de ses yeux changeait la donne,
elle me donnait plus de prix,
je n’étais plus un moins que rien,
c’était bon que tu le saches
car nous nous sommes reconnus toi et moi,
les anciens ennemis, et nous avons eu beau agir
comme si nous étions deux parfaits étrangers
je sais que tu as senti
le gout de la défaite à cet instant
toi que j’avais connu
si sure de sa victoire  et de sa supériorité

et j’ai souri car depuis longtemps,
les gens comme toi ne peuvent plus m’atteindre
mais il semblait que moi je pouvais encore te toucher
là où ça fait mal

et quand tu t’es retrouvée à genoux en train d’enfiler
une chaussure au pied de ma beauté, c’est de la honte que j’ai lu
dans tes yeux, la même que je ressentais (avant de m’en guérir pour de bon)
quand
tu me parlais si méchamment
et je me suis demandé ce que tu avais bien
pu faire de toute ton arrogance, 

et cette honte, la tienne,
n’était que ta propre prison, le résultat de ces valeurs
qui étaient les tiennes
quand tu me jugeais de toute ta dureté d’enfant gâtée par
la nature

et plus tu étais forcée de me sourire, plus je restais
affable, d’une extrême gentillesse
ainsi j’étais sur de ne pas ressembler à celle que tu étais
toi qui n’avait jamais rien eu à m’accorder que
de la morgue, hautaine et prétentieuse jusqu’au bout
de tes ongles manucurés avant l’âge
           
et quand je suis sorti du magasin j’ai éclaté de rire
et j’ai remercié mon amour d’avoir été un tel trophée
et elle s’est marrée car elle aimait le feu
de la revanche de le fond de mes yeux et on a continué
à se balader dans la ville et le soir on a rit et baisé comme
des dingues, le tout sans la moindre pensée pour toi

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