jeudi 23 mars 2017

Je connais des nuits où je rêve d’une femme qui trouverait du beau en moi et en ferait une chanson douce, mais d’instinct, je préfère me bruler dans la noirceur de mes propres flammes

Pendant toute cette récente
                        Décennie
Toutes mes vilénies

l’amour comme perdition
l’alcool comme désertion

des nuits à hurler ces mots, tel un espoir irraisonné
            sans visage à coller dessus
           
« Je voudrais que tu sois le marteau et l’enclume
            où se briseront mes chaines »

Et avant

J’avais toujours été barge
            Rien d’un gangster
            Malgré un certain attrait
            Pour la vie rapide
et je me dois d’avouer les menottes
            Sur mes poignets, ces types en bleus
venus un matin
 m’arrêter dans le magasin où je bossais

            Accusations de vol et recel
Et à l’arrivée, un procès pour recel
            - Même les flics ne peuvent pas tout prouver -

avant comme maintenant
            ce besoin d’adrénaline

Toujours en bas de l’échelle
            J’ai franchi des frontières
Avec les poches remplies de cash
Au bras de filles de magazines
            Corps chaud et verts regards si possible

            Je n’étais rien et je n’ai rien
                        Fait
Toujours immobile au pied de la montagne
            à rêver des cimes et du ciel bleu
            Qui les couronnent

Vient le crépuscule, pornopoético-looser
            Gueule cassée, le cœur sculpté en forme de balafre
            La vieillesse marque son approche
des érections moins fières, d’absentes amours
                        En guise de bouillotte, la nuit
            Fascination pour le canon du revolver
                        Sur ma tempe
Et tout au fond, rien ne change
                                    La rage, la colère, l’envie de vivre
                                                Intense

                                                Encore
                                                Toujours

Quand je roule à 200
C’est de l’inconscience pour souligner mon air innocent
            Donnez moi encore quelques corps à plaquer contre un mur
            (Les murs, il y en a partout, seuls les corps à dénuder manquent)

Si à la fin nous retournons poussière d’étoiles
            l’enfer, c’est les flammes qui me brûlent
(je connais des nuits où je rêve d’une femme qui trouverait du beau
en moi et en ferait une chanson douce, mais d’instinct
                        je préfère me brûler dans la noirceur de mes flammes)
           
            et le désir, je l’envisage comme un avant-gout de paradis
            sur le bout de ma langue quand elle courre gaiement
le long d’une jolie fente moite

Je ne sais d’où provient l’inutile nécessité de me briser
                        De me perdre dans ces ombres qui m’envahissent
dès que mes yeux ne croisent plus de regards

là où je titube
            Le béton des villes ne sera jamais que les remparts
                        D’une prison nommé société
Si j’étais fou, il fallait bien ça pour trouver le courage de voler le feu

Je me souviens que quelque chose de moi te tenait chaud
                                    C’est l’amour qui m’a brisé
                                    L’amour
                                    Et la vie aussi
C’est comme ça
Ce n’est pas si grave
Il existe des raisons plus stupides de crever debout

                        J’aimerais me remettre à fumer
                        J’aimerais cesser de toujours cesser de boire
                        J’aimerais lécher ta chatte prétentieuse et rose
                        Un soir où elle sera rasée de prés
                        Et validée par un contrôle récent
                        Chez un gynécologue non conventionné

L’alcool, l’amour, l’existence, tes humeurs étranges, mon goût certain
Pour l’autodestruction et le reste
     - ma vicieuse obscurité -
n’ont jamais été que la face émergée de l’iceberg

                        je n’ai guère besoin de lucidité
                        pour comprendre que j’ai toujours
                        été (moi et tout ce qui m’agite)
                        mon seul et unique
                        problème

                        ma seule déraison
                        d’en finir

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