samedi 4 juin 2016

Jusqu’à ce que la mort...

Ouvrir les yeux, se lever et tenir jusqu’au soir
avancer
Avancer avec les plaies et les cicatrices
Blessé et boitant
Avancer sous les coups et les jets de pierre
Avancer dans la tempête, l’âme prise dans les mensonges
Avancer et danser avec la folie, embrasser ses lâchetés
Et ses peurs, avancer en se tortillant sous le fouet
tel un travelot aguichant le client sur son trottoir,
Tenir jusqu’au soir et du soir au matin
Tenir aussi
Face à la tentation du rasoir sur ses veines
Sombrer dans un sommeil sans rêves
Par peur de son cauchemar intime
Et toujours et encore le même cirque
            Chaque jour que Dieu hait
Comme une punition
            Avancer sous les bombes et les guerres
Afficher son sourire comme une armure
            Face aux viols aux meurtres
            à la corruption, tenir face à son visage
dans le miroir fêlé, tenir, tenir alors qu’on est noyé
                        dans l’incompréhension et l’égoïsme
tenir et chercher un corps à baiser, avancer pieds
nus sur les éclats de verre des cœurs brisés
                        sans prêter garde aux coupures
et aux sang sur le sol, tenir debout malgré
la fièvre et les tremblements
tenir, avancer et ce….
                          Jusqu’à ce que la mort nous répare

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