dimanche 19 juin 2016

la certitude d’un miracle de plus sur la route

Lui et mon, nous étions potes
à l’époque
            Il avait fini à l’hôpital psy
Avec l’interdiction de porter son propre pyjama
pour un temps indéterminé
Parce qu’il avait voulu se foutre en l’air pour
            La fille qui l’avait quitté

Aussi, quand vint mon tour de rater miraculeusement le grand
Saut
            Pour le joli cul d’une tueuse
J’ai préféré fermer ma gueule, je me sentais
Pas prêt pour le grand déballage
Sur le divan en cuir souple d’un type qui
devait sans doute avoir fini 
par devenir aussi
fou que ceux qu'il étudiait depuis tant d'années

Ceux que je croisais qui revenaient
Des chambres matelassées avaient les yeux
Troués
            Etaient plus shootés qu’un punk laché
dans un open bar  à l'intérieur d'un coffee shop d’Amsterdam
en temps normal je les fuyais comme la peste.
voilà que je devenais comme eux, mais je ne voulais
Pas être l’un deux.

Je vais te dire, je ne sais pas comment je m’en suis sorti
Comment j’ai tenu, malgré des décilitres de vodka
Versé sur la plaie ouverte dans ma poitrine
            Mon gout prononcé pour l’autodestruction
Et ma vie en prise direct avec le vide et la solitude
Pas plus que je ne peux expliquer pourquoi, ni comment
            Je n’ai pas rendu mon dernier souffle
rempli de cachets jusqu’à la gueule
            Dans cet hôtel à La Rochelle où j’étais venu
Pour crever
            ni dans ce lit à barreaux ou j’avais
Si souvent attaché l’objet même de ma folie
Au cours de nos jeux sexuels, la cinquième fois
J’avais tellement avalé de pilules blanches
que je n’ai même pas eu la force de céder à l'idée
            De me branler avant de m’écrouler sur le
Matelas. Pourquoi me branler ? ne me demande pas.
Aujourd'hui ça me semble incompatible avec l'acte et l'instant
de se supprimer, mais j'étais noyé dans la souffrance,
         J'ai vu ça comme un étrange adieu à la vie,
        une façon personnelle de me résumer

Et si je ne sais pas pourquoi moi plus qu’un autre
            J’ai eu droit à un sursis, un peu de temps
En plus à gigoter sur le grill avant le déhanchement final
            Et si je n’ai pas tout réglé, les manques et les démons
voilent chacun de mes pas,
Il existe des regards et des instants, des rencontres et des nuits
Qui me laissent croire que j’aime toujours autant les jours où je souris
Et si, éternel regret, je me refuse à croire en l’amour,
 je sais que les lèvres peintes d’une jolie fille
sur les miennes
ne sont en rien un aller simple pour le suicide, mais une
            récompense, la délicate promesse d’une rédemption
              … la certitude d’un miracle de plus sur la route      

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