jeudi 3 mars 2016

Abattoir

T’ai-je déjà conté le nombre de jours où
J’ai ouvert mon ventre, sorti mes tripes et
arraché mes couilles pour jeter tout ça au vent
            Avant de me mettre à quatre pattes
En attendant mon tour ?

Si oui,
sans doute ai-je tenté de travestir la réalité,
rendre plus ou moins romantiques
ces nuits où j’ai fini trop
            bourré,  sac de vodka larmoyant,
à m’apitoyer comme une merde sur mes échecs
et mes lancinantes douleurs
            tout
en prétendant avoir cru
en quelque chose
de beau et propre sur soi

ok, tout n’est pas que mensonges
et élucubrations sous couvert
de mauvaise poésie et sans doute me
suis-je montré
un peu plus sincère qu’il le faut
            ici bas
                        (très bas)

rien n’est vrai
            tout n’est qu’illusion dans ce monde
préfabriqué selon d’autres volontés qui
ne tiendront jamais compte de la tienne
            car tu n’es pas
            (ne sera jamais)
            des leurs

tendre sa main pour autre chose
que                              PRENDRE sans compter
c’est baisser sa garde, s’ouvrir au coups
            (quand ça touche, encaisse
                        ou crève)

            On me l’a mise si souvent
Bien profond sans me donner le moindre orgasme
Et on attendait presque je dise merci comme un gentil
petit soumis

            J’ai bossé comme un esclave
Regardé les autres s’enrichir et se la péter
Dans leur belle voiture et peut-être même
Que j’ai fini par leur envier leur
                        Réussite
            Et sans doutes ai-je désiré m’envoyer
Toutes ces jolies femmes au cul parfait
Celles qui ne me regardaient jamais
                        Ou de haut

                        De si haut

J’ai aussi
Crevé la gueule ouverte
            Sous les fenêtres de mon amour
Tandis qu’un autre la baisait un peu partout
            En se régalant, et ce n’était pas tant qu’elle jouisse
Qui me tuait à petit feu mais ne plus exister
                        Dans les flammes de son regard
(quand tu aimes encore alors que tout est mort
                                    L’indifférence est une torture
J’aurai préféré sa haine)

Et toutes les mensongères promesses
Et les amis qui te poignardent
            Tout ça je connais

Et si tu crois que je suis humainement meilleur
            Que tout ça…. Ne fais pas cet erreur
Je ne suis rien et je ne vaux rien
Ne compte pas sur moi, j’ai appris à la dure
                        Les relations humaines sont sans issue

On t’a juste appris la morale pour mieux te contrôler
            Ouvre les yeux regarde bien
Les règles qu’on t’enseigne sont les menottes
            Que ne portent pas ceux qui
                                                Gagnent
Ils tracent des rails qui te mènent là où ILS veulent
            Et te voilà esclave à ton tour
            Serré à la gorge par le collier au bout de la laisse

            Laisse les beaux discours t’endormir
            Ferme les yeux et oublie
            Minimise la douleur
            Reste bien planqué dans le troupeau
            Et prie pour que le berger ne l’emmène pas
            à l’abattoir

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