mercredi 3 février 2016

L’étrange paradoxe (du à la fille dont les sourires sont des rires)

Je ne sais pas s’il y a un rapport de cause à effet
Mais on avait parlé devant toi que je serai là
                                                            Ce soir là
à ce comptoir, en train de servir plus de verres
que j’en bois et
                        tu t’es pointée, avec deux copines,
ce qui semble bien être ton mec et le feu sombre de tes yeux
                                                                        noirs
et je me demande encore si tu es venu pour moi
                                    ou juste guidé par un ironique
                                                                        hasard
qui n’ignorerait rien de mon attirance, celle que tu déclenches
                        en moi

tes yeux
                        noirs (même pas verts)
si tu savais, combien ils me brûlent quand
ils se posent sur moi
            et ton sourire
            et ton rire
                                    aussi

je voudrais sans doute te confier
            toutes ces vies où j’ai fini brisé
contre un mur, noyé dans les ombres
            de mes rêves les plus fous
abandonné et trahi par tout ce que j’ai aimé
immolé sur le bûcher, bras et jambes cassés sur la roue
et je voudrais sans doute te parler
                        des flammes qui me consument
t’avouer que je suis mon propre ennemi
            mon propre assassin
la main qui griffe et déchire mon âme, le couteau fiché dans
mon sourire, mais je ne te dirai rien, je n’ai besoin de
            nulle pitié,
c’est la colère qui me tient
            et la folie aussi, parfois. Je ne suis vivant que les mains
sur le clavier, peu importe que je flambe
peu importe que je me réduise en cendres,
            mais tes putains de yeux noirs
            ce sont eux qui me brûlent
            et je voudrais juste
            que chacun de tes regards
            fasses de moi
            quelqu’un à part

soudain, moi, l’étrange paradoxe…
Esclave
je cours après une illusoire liberté et voilà que
            je voudrais tant que tu sois la chaîne de velours qui
                                    s’enroulerait autour de mon cœur
et l’étranglerait jusqu’à ce qu’il se remette à
                                                                      battre

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