mercredi 3 février 2016

L’âge des premières branlettes

J’étais gamin,
Je n’avais pas encore eu la gueule à moitié
arraché par un trottoir en manque de contact humain
Et la plus jolie fille du collège s’est mise à me parler
            La plus belle gueule de pute que j’avais jamais vu
            Un cul moulé dans un short qui laissait voir la naissance
Des fesses, dieu que j’aimais les années 80, et elle me parlait
Moi le moche qui portait les fringues démodé de mon frère ainé
            Il y a toujours un type comme moi, les profs
me qualifiaient d’intelligent facile, les élèves en général préféraient l’expression
sale con pour me désigner, j’étais ce genre de type que personne ne regarde
parce qu’ils ne savent
Pas s’ils doivent l’aimer ou le détester, et voilà
            Que la star du bahut se mettait à me parler, bon ok elle
a brisé mes rêves le jour
elle m’a dit
Qu’elle était heureuse car elle allait sortir avec machin, et machin
Etait un sale con, un vrai de vrai pas comme moi qui cachait mon jeu,
et
finalement
J’ai donné mon amitié à l’autre plus belle fille du collège
            Parce que ses yeux étaient bleus et aussi parce qu’un
Jour, elle avait posé son coude sur moi comme si j’étais son copain
Et que ce faisant, elle avait fait de moi une star l’espace du trajet de bus
Qui nous ramenait de la piscine, putain j’aurai du lui rouler un patin
De tueur, mais là comme maintenant, j’étais trop timide pour me
Comporter comme le mec qu’elles veulent que je sois, je ne connaissais
Pas encore le pouvoir de l’alcool, la désinhibition, et l’histoire
Du choix était une sombre histoire de compétition entre les deux canons
De la classe (et du collège)
            même si soyons clair, c’était la puberté, il me paraissait
impensable de choisir puisque
le soir quand je me branlais, je pensais au deux en même temps
Et de toute façon, l’année d’après elles changèrent d’établissement
J’ai eu la gueule à moitié arraché
et il y eu une autre plus jolie fille
Du collège et  celle là aussi me parla et sur  elle aussi
je me branlais souvent
                        histoire de m’aider à dormir
            ou peut-être juste pour oublier
            qu’aucune d’elles ne m’aimerait jamais comme
je l’aurai tant voulu            

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