jeudi 10 décembre 2015

La fièvre et la folie tapies dans le coin sombre au fond de mon regard (Tant d’entre nous ont embrassé la folie pour se libérer de leurs chaines)

Il y a celle qui me demande « on part deux semaines au milieu de nulle part  juste toi
et moi ?» j’accepte avec l’empressement du frustré
            mais elle n’est pas sérieuse et cela me brise, elle est de celles qui prétendent
à haute voix que je suis un type extraordinaire
            Mais ne veulent pas de moi, pas plus que ça
            celles-là finissent par me faire plus de mal que de bien
            le gentil perd toujours et elles oublient la fièvre et la folie tapies dans le coin
sombre au fond de mon regard (Tant d’entre nous ont embrassé la folie pour se libérer
de leurs chaines)

Il y a celle qui m’écrit que les gens la prennent pour de la merde
            Et je réponds qu’ils essaieront toujours de l’atteindre d’une
Façon
OU
D’une autre
Le genre humain a toujours entretenu une bassesse certaine
            Et je lui fais « aime toi et concentre toi sur ceux qui t’aiment
                                    Les autres, il faut s’en foutre, ils ne comptent
            pas, ne sont rien que des visages transparents aux âmes vides »
Tous les deux, il arrive qu’on se mélange. Elle est souvent triste car
les hommes lui mentent à chaque fois si elle ne leur perce pas le cœur en premier
                        je trouve ça malheureux, que l’amour soit si rare pour elle aussi
« tu ne le sais pas, mais tu donnes de l’affection ! » dit-elle

Il y a celle qui m’appelle en arrivant chez elle « j’ai reçu ton recueil de poèmes
mais je ne le lirai pas  ce soir » fait-elle
Et elle m’envoie une photo de ses seins pour me souhaiter bonne nuit
            on en a fait des folies elle et moi, avant, de vrais trucs de dingues
            sans foi ni loi, enfin si, avec un foie en kevlar,
plus jeune, un homme l’a brisée car il avait peur d’elle, mais elle rit
à chaque phrase, elle a eu sa revanche depuis

Deux nuits d’étranges conversations avec trois jolies filles

            Et je n’ai plus de tripes, plus de colère, plus de merde à jeter sur les papiers
Ma poésie bande mou dirait-on, récemment Ronda Rousey s’est fait descendre d’un coup de pied en pleine tête
            Et il lui faudra encore au moins six mois avant de pouvoir croquer une pomme
à cause des ses dents branlantes, pour les légendes la chute est toujours plus dure,
elles tombent de plus haut
            C’est l’avantage du poète solitaire, il rampe déjà au sol et mord aux chevilles

J’aimerais baiser plus souvent mais
La plupart du temps, je bois sans retenue afin que mes yeux deviennent assez fous pour
                        effrayer l’amour

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