dimanche 5 avril 2015

La nuit d’avant ce poème

te voilà avec tes 22 ans ton sourire
                        ironique tes yeux bleus ton corps
            Comme une liane et tu joues avec la force
de ceux qui connaissent leur liberté et ses limites

-       Il te diront tous de ne pas me parler de ne pas me fréquenter
Dis-je
et je te conseillerai de les écouter, ils auront raison
-       Oui Vince, mais je ferai ce que je veux.
    
Et tu vires tes copines et tu restes avec moi appuyé sur ce comptoir blanc
                        Et le grand videur me lance, « elle est belle la fille avec toi »
pendant que tu pisses et je lui assure que tu es pour moi
                        (Je fais comme si j’ignorais que tu es la victoire du jour et moi
                                                                                                la défaite de la nuit)

On boit de la vodka cola et tes lèvres sont de la douceur mouillée
                        sur les non moins douces miennes et celle que je connais
depuis l’enfance qui voudrait être plus que mon amie
te regarde méchamment, tu te colles à moi et je sais
Qu’elle te déteste
Et la brésilienne me fait « quand est-ce qu’on baise ?» je lui répond
« Bientôt mais là je suis avec elle » et toi
Tu es tellement bourrée, tu l’embrasses, elle et son pote gay
et tu m’annonces que tu es facile à convaincre
à jeun mais impossible de t’avoir quand tu as bu
que tu veux un mec de ton âge et que tu n’étais pas venu
Pour moi mais pour un autre qui n’était pas là
Et je paye le taxi qui te ramène chez toi parce que je ne veux
pas que tu marches seule dans la rue en feignant d’ignorer le danger
et tu m’embrasses encore
avant de partir et moi je marche jusqu’à ma voiture mais
J’ai oublié mes clefs ailleurs et je ne dois pas conduire
Dans cet état alors je rappelle mon pote le taxi et il revient me chercher
Pendant que tu dois te glisser dans tes draps encore froid, je me demande
Même pas si tu te touches en pensant à moi, je rentre je m’allonge
Je n’ai pas baisé, je suis dingue et ivre, l’amour n’existe pas
                        je suis cassé en tellement de morceaux que même
                        la main de Dieu a renoncé
                        à tout recoller
                        je voudrais pleurer sur mon sort mais un amour infini
                        m’a volé toutes mes larmes il y a bien longtemps
je m’endors en ronflant sans me demander à quoi ressemblera ma prochaine façon de me faire mal, le jour se lève à contrecœur sur mon sommeil sans rêves, la souffrance ne m’a jamais prouvé que j’étais
                                                                                    vivant

                                                                                    au contraire

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