mardi 28 avril 2015

1992, nous deux dans le bar en haut de la ville

Je bossais sur un salon commercial et j’avais une extinction de voix
Quand la jolie fille s’est pointée comme elle
L’avait promis. Selon le docteur, je ne devais ni parler
Ni fumer de cigarettes et donc je parlais et je fumais des cigarettes
            Parce que je me sentais rebelle et immortel du haut
De mes 21 ans
Et elle se marrait en m’entendant, juste un vilain
Filet de voix aigue sortait de ma gorge et je toussais
Et crachait, c’était comme si Dieu avait décidé
De me punir d’être un infâme baratineur de jolies jeunes filles

Elle voulait me connaître, bien qu’elle n’ignorait pas le principal
            Mon côté purement infidèle. Je trahissais mon amour
mais mon amour m’avait trahit
Ça me donnait une excuse, je ne me sentais pas coupable
                        dans cette ville, toutes les filles
Semblaient bien m’aimer, je m’imaginais libre de faire ce que je
                                    voulais.
                       

Elle avait un copain au loin qui n’en avait rien à foutre d’elle et sa mère tenait
Un magasin de lingerie, elle a rit en voyant mes yeux
Quand elle me l’a annoncé.
« peut-être qu’un jour je te montrerai »

Elle était très classe, dans ses fringues et son comportement
Un peu maniérée aussi, j’adorais, j’avais envie d’elle.
J’étais un sale gosse, un chien fou, elle le savait mais je ne l’effrayais pas
Elle me parlait avec douceur, en souriant

Une autre fois, elle est montée dans ma voiture et un mec, un surveillant
            Du lycée où nous faisions nos études secondaires a conduit car j’avais bu
Et elle lui a dit : je n’ai pas de chance, la première fois que je l’ai vu il ne pouvait
Pas parler et là, il est bourré. Elle avait une jupe longue et quand les vigiles
Qui assurait la sécurité de la soirée
m’ont fouillé ils ont trouvé un couteau dans mon blouson, je ne savais pas
ce qu’il foutait là, je ne porte pas d’armes
et elle a arrangé
le truc avec brio car elle devait tenir le vestiaire pendant une heure
elle a pris soin du blouson et du couteau et je ne me suis pas fait
cassé la tête.

J’étais encore plus soul quand elle est venu me dire qu’elle devait partir et je voyais
Bien
Qu’elle voulait que je la raccompagne et j’aurai du, mais un peu plus loin
            il y avait cette autre fille
Que j’avais dans la peau et que je n’ai jamais pu me faire, et je l’ai laissé s’en aller
Non sans l’avoir embrassé, comme ça, facilement et ses baisers étaient sublimes
            J’en ai encore la sensation en moi aujourd’hui,
Sa bouche s’est ouverte délicatement et sa langue s’est enroulée sur la mienne
                        Le monde s’est arrêté le temps de nous sourire, les étoiles ont applaudi
                                                Et après elle a dit
« nous en reparlerons une autre fois » mais nous n’en avons jamais reparlé
                        et le temps a coulé
et certaines occasions manquées comme celle là sont la marque au fer rouge
                        qui prouve mon appartenance au troupeau des cinglés au passé
chaotique,
                                    ivre de colère et de folie, l’âme en lambeaux
je suis celui qui ressasse des moments dont personne d’autre
                                                                                      ne se souvient

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire