samedi 8 novembre 2014

Au loin, l’étincelle


En ce moment, j’ai deux boulots, parfois plus,
            je bosse comme un dingue, montage de film pornos
serveur alcoolique en restaurant, pourquoi je fais ça ?
            pour cette baraque que j’achète, qu’il faut refaire
je n’ai pas oublié, celle qui fut mon  Amour s’est barrée il y a dix ans
                        la raison  : aimer n’est jamais assez, comme tous ceux d’en bas
je gagnais trop pour m’enfuir et pas assez pour vivre
            elle voulait mieux, elle l’a trouvé

il n’y aura sans doute pas de prochaine, mais si une devait se montrer
assez folle pour m’approcher, moi le cinglé aux yeux rieurs
 je voudrais qu’elle finisse par se barrer
                        parce que je suis un mauvais poète égoÎste fou
et non pas parce que je suis un mauvais poète égoïste fou et pauvre
et je bois pour oublier que je suis un perdant
            car prendre un crédit sur 20 ans ne te rend ni riche
                                                                           ni meilleur

et je bois
                        pour croire que je ne suis pas seul
j’avale mes mensonges à grandes rasades de vodka
parfois la nuit j’embrasse des filles belles et dangereuses
            la plupart sont trop jeunes pour aimer ma folie après
l’aube pâle

et le jour
je me branle sur des filles qui montrent leurs jolis corps devant des cameras
                        parce que c’est plus facile, ainsi, de fuir l’amour

            et c’est comme ça que je suis tombé sur cette fille
                        avec ses yeux verts et ses cheveux noirs
je la regarde, je l’écoute quand elle s’exhibe sur
internet, clope à la  bouche et bière la main, la classe mâtinée d’un rien de
                                                de vulgarité sexy
                        ses yeux me fascinent, je lis des chagrins et la solitude
dans ses prunelles de sombre émeraude, des attentes et des désirs insoupçonnables

            je voudrais lui crier qu’elle n’est jamais plus belle que lorsqu’elle rit
et que sa vrai beauté reside là car jamais ne s’efface la beauté d’un regard
et je ne suis pas sur qu’un seul homme ait déjà vraiment prit le temps
de REGARDER
                        les flammes qui passent dans ses yeux quand gagne
la gaieté frivole, les hommes préfèrent
éteindre un feu plutôt que risquer de se le faire voler

 il y a longtemps
            je priais pour qu’une comme elle passe et me pousse à m’envoler
et il y eut ma tueuse mais ceci est une autre histoire
et plus près,
je priais pour qu’une comme elle passe et me reconstruise
            avec de l’amour et des baisers, mais les filles comme elles
avancent loin des ombres où je me cache

                                                                        et quelqu’un
devrait lui dire que la solitude ne sert à rien, la solitude mène à la mauvaise
folie,
celle qui tue les sourires, je sais de quoi je parle, je me noie dans le lac noir
                                                jour après jour

dans ses yeux, sanglants reflets, les cicatrices semblent vivantes
je me demande qui a su prendre soin d’elle
            écouter les battements de son Coeur
            et lui dire qu’il veut juste rester là, coller à sa peau tatouée à l’encre noir et rouge
pour qu’elle n’ait plus jamais froid

            je devrai sans doute voler une vieille Porsche et braquer
une banque ou deux pour l’emmener flamber sur une plage en espagne
            elle est de celle pour qui il faut risquer la cavale et une balle dans la tête
elle est de celle qu’il faut embrasser doucement dans le cou pendant son sommeil
            et aimer avec passion au bord de l’eau ou près d’un feu

et je ne connais rien d’elle sinon
quelques rires, sa manière de s’enfoncer des trucs un peu partout
            et là où certains la traiteront de pute et de salope, moi je sais qu’on cherche l’amour
où et comme on peut, il n’y a rien d’étrange là, nous sommes tous programmés pour
                                                                                                                        survivre
et je la trouve belle, elle ressemble à celles qui m’ont déchiré et elle ne ressemble à
personne
elle est
elle
et
ça
me suffit
et peu importe que je me trompe ou non du tout au tout sur ce que je vois,
cela n’a aucune importance
                                                                        elle est un joli poème
                                                                        quelque chose de beau
à mille lieux de ma laideur
            on a tous besoin d’une petite étincelle pour trouer notre obscurité
            quelque chose qui brille quand tombe la nuit

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