On est
assis au comptoir et il n’y a pas grand monde
on boit, lui du vin, moi de la
bière, c’est moins
agressif
que de la vodka, je voudrais arrêter de boire
mais j’ai peur de ne pas
savoir occuper ma folie
pourtant je
me sens trop vieux pour ça, les bars, l’alcool, et tout
ce qui va
avec.
Je rêve d’une petite nana rien que
pour moi, une qui ne crierait pas,
je pourrais
lui tourner le dos sans craindre le coup de couteau.
Mais bon…
l’amour, ce n’est pas pour moi, je fais toujours une connerie quand
je suis
amoureux, je deviens gentil. Les filles et femmes n’aiment
pas les
garçons et les hommes gentils, j’en veux
pour preuve que la plupart d’entre elles
se rendent malheureuses avec un type
qu’elles conseilleraient à leur meilleure amie
de quitter
Voilà
pourquoi je me suis souvent comporté comme
un enfoiré avec elles, et à
l’arrivée du jour, la seule qui dit du mal de moi dans
toute la
ville est la seule que j’ai bien traité, loyal et fidèle comme un clébard, je
remuais la queue pour un seul de ses sourires.
(D’accord,
celle que j’ai quitté le jour de son anniversaire en m’en tapant une autre sous
ses yeux doit toujours me haïr, mais ce genre de situation extrême et
désobligeante
c’était
pour la légende principalement et un peu parce qu’elle était plus infidèle que
moi, j’ai ma propre fierté, et surtout parce qu’il y a eu cette opportunité
avec cette fille aux yeux verts.
Bon, il y a
aussi cette blonde au bleu regard qui me trouve lourd et vulgaire, un vrai
connard, mais elle a vraiment un caractère de merde, et si tu la veux, elle est
à toi, emporte là loin de moi avec la pluie et la solitude s’il te plait, mais
en dehors de ces deux là je m’entends plutôt bien avec mes ex, enfin celles que
je vois encore)
On finit
nos verres et on part manger au restaurant. La serveuse me sourit et au
dessert, elle me propose une tarte au chocolat et si je n’aime pas elle me
rembourse en bières. J’ai prétexté un désaccord gustatif, histoire de voir si je
passerais la soirée avec elle. Elle s’est marrée et peut-être qu’on boit
ensemble vendredi ou samedi ou jamais.
Je crois
que ce monde est fou, ici nous vivons
dans une bulle en espérant, futile espoir, que les guerres et la colère divine
resteront loin, mais je croirais encore et toujours en la providence tant que
des jeunes et jolies filles comme elles me souriront avec cette étincelle dans
les yeux.
Maintenant
il est tard, je sens l’alcool dans mes veines, et j’écris alors que je devrais
dormir, et j’ai envie d’une femme, d’une bouche chaude sur ma queue et de
baisers dans le cou, je la laisserai me griffer et cela n’aurait pas
d’importance que l’amour n’existe pas. Certaines étreintes se doivent d’être
simple.
Il est tard
et la douleur n’en finit pas, et les mots coulent sur le papier et les guerres
et les morts nous apprendrons la vraie souffrance, mon âme est libre et ce
corps est prisonnier de la cruauté du temps, mon visage est laid, je pense à
toi, tu es jeune et belle, tu m’as écrit ce matin pour me dire que tu avais
rêvé de moi sans rien me raconter de plus, tes lèvres sont un calice et je
voudrais me perdre là jusqu’à me réduire en cendres, la poésie est inutile mais
à mon âge, il faut bien simuler un quelconque talent pour continuer à coucher
avec des filles de 20 ans, ceci dit,
j’aurais mieux
fait d’apprendre
la guitare
et jouer dans un groupe de rock, les usines sont utiles, mais les jolies jeunes
filles ne rêvent pas de l’ouvrier charmant, voilà pourquoi tant d’entre nous
s’ouvrent les veines dans
un bain
chaud où
dans des
poèmes désabusés
(verse ton sang et apprends
l’amour se paye cash ma
poule)
demain le
réveil sonnera et je vais devoir inventer une raison d’ouvrir les yeux
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