Vingt ans dans
trente six jours,
ses yeux sont sombres
et rieurs
elle assure ne pas aimer la douceur
et
on tuerait facilement pour sa beauté
elle
m’envoie des messages depuis
plusieurs
mois
parfois le jour,
parfois la nuit
des messages où
Elle rit,
provoque et joue un peu
sans que je
ne fasse rien pour attirer
son
attention plus que ça, sinon être moi,
fou et sur le fil au dessus
des flammes
Et dans
cette soirée il y a cette longue chevelure brune qui me mange
du regard
et elle l’empêche de m’approcher jusqu’à ce qu’elle lâche
l’affaire
(moi) et parte,
alors je me
demande ce qu’elle
veut
vraiment, mais lorsque j’essaie de l’embrasser
elle se
dérobe en riant
non non non tu ne m’auras pas Vincent, tu sais
mon père n’a que quelques années de plus que toi,
et je lui
réponds
je m'en doute mais tu es ambigüe et je devais
savoir, quant à la morale et ce qu'on peut faire ou ne pas faire, ça ne m’intéresse
pas, tu sais ce que tu fais tu n’es pas une enfant mais au
moins
tout est clair maintenant
et elle rit
encore plus
et me
questionne avec une feinte
innocence
ah bon je suis ambigüe ??? Moi ???
et je la
laisse disparaitre au volant de sa voiture verte
et elle ne
m’appelle pas pendant trois ou quatre semaines
et hier
elle vient me chercher au restaurant où je travaille
et dans la
discothèque garçons et demoiselles me font
qu’est-ce qu’elle est belle, elle te veux !
et des
filles s’approchent et je les embrasse sur la bouche
juste parce
que je suis ainsi
puis elle
s’assoit sur moi et remue son magnifique cul
sur mon
entrejambe
comme si de
rien n’était, mais elle et moi savons
que ce
n’est pas comme si de rien n’était
et après
elle
m’emmène danser,
et la piste
s’enflamme et s’érotise,
et les
regards sont rivés sur nous
(sur elle),
elle bouge en jetant des étincelles
tout autour
et me laisse approcher
si près de
sa bouche avant de se dérober encore
et encore avec son sempiternel :
non non non Vincent tu ne m’auras pas
et je
réponds
je fais et je prends ce que je veux,
je suis une âme libre
ce qui
l’amuse beaucoup
mais dans les
lavabos ses lèvres en forme de cœur
s’ouvrent
et nos langues se trouvent et tout s’affole
et la nuit
est une pluie d’étoiles
et un peu
après elle me dit
d’accord tu as eu un peu de moi, mais
non non non Vincent tu n’auras pas tout,
et ce matin
elle m’envoie des messages
qui me réveillent
et font
c’est moi qui parle, c’est moi qui décide
amène moi un pain au chocolat,
et c’est
sous la pluie
que je pars
récupérer ma voiture abandonné
à l'aube
quelque
part au cœur de
la ville
loin,
bien loin
de chez moi,
tout en me
demandant où trouver
une
boulangerie qui soit ouverte un
dimanche
A vingt ans moins trente jours, j' aurais aimé avoir eu cet aplomb.. :)
RépondreSupprimerBien mené ce poème qu' on lit comme une nouvelle
PS: il faut aussi un sacré tempérament pour survivre au pain au chocolat mouillé d' un dimanche matin blême.. :)
J'avoue que cette demoiselle est particulièrement douée !
RépondreSupprimeret j'en ai oublié de vous remercier une fois de plus.
RépondreSupprimeret j'avoue que le pain au chocolat du dimanche matin blême fait mal, mais, comparé à la vodka la nuit et si on ajoute les yeux noirs au bout de la route, ca peut valoir le coup de se lever :-)