vendredi 4 novembre 2011

Je comprends parfaitement que tu n’accroches pas à mon univers (lettre à une éditrice de passage par ici)

Ma petite chérie,

je ne crois pas que je vais enfiler un beau costume
Pour venir poser ici des mots que tu aimerais lire
ni même changer mon style ou ma manière
de penser

Sois sure que je ne correspondrai jamais à tes critères,
pas plus que ma gueule cassée ne révolutionne les canons de
beauté

        il est évident que je vais continuer à gratter mes couilles à table
        à péter au lit
        à hurler la nuit,
        à boire de la vodka
        à bander en pensant aux seins de la serveuse du dernier bar où j’ai atterri
                 à me branler en imaginant sa jolie bouche sur ma queue

                 le tout en saignant dans mon coin,
                            comme un clébard se lèche les plaies, planqué sous un rocher

Et si l’idée te venait de prendre un revolver pour effacer de la planète,
        ma tronche pourrie,
        mon gros bide,
        ma calvitie,
juste pour être sure que plus aucun de mes mauvais et malsains poèmes ne vienne
ternir ton univers, déranger ta vision du monde, je ne pourrais que t’encourager et te conseiller de ne pas hésiter

mais comprends bien que si tu es plutôt mignonne,

        bien roulée,
        avec des cheveux longs,
        une jupe au dessus du genou,
        des hauts talons, ou mieux, des bottes
        en cuir noir,

nul doute que pour la beauté du geste
        la poésie de l’instant
je tenterai bien évidemment de coucher avec toi avant
que ton doigt colérique n’appuie sur la gâchette de mon
        foutu destin

                 Bien à toi

                 Vincent

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