samedi 19 juin 2021

La victoire et le titre

Je ne sais rien d'elle et elle n'a jamais vu mon laid visage
mais elle décide d'enchanter ma journée et m'envoie une photo de son corps serti de dentelle

et elle dit qu'elle adore lire ma poésie
et que je dois bander

et je trouve ça chouette
ce désir de coller le feu au caleçon d'un cinglé comme moi
roi des perdants et petite pute facile de la poésie sale
étrange, mais chouette,
 
tout ça pour mes mots sur l'écran

pafois je me demande pourquoi j'ai pu écrire trop tard
 
pourquoi il m'a fallut être si brisé
 
sombrer dans l'alcoolisme et le fuir 
rater consciencieusement ma vie
professionnelle et ma vie sentimentale, survivre à 5 tentatives
de suicides pour un regard mème pas vert, perdre mes amitiés
mes amours, finir par faire comme si tout ça n'avait pas d'importance
me faire mettre en morceau par des gens qui comptaient sur moi
et n'avoir rien retenu de tout ça, 
répéter les mêmes erreurs et me vautrer dans l'autodestruction lente

pour finalement
réussir, parfois, à poser une phrase, qui puisse toucher un cœur
ou rendre une petite culotte humide

et je regarde sa photo, culotte et soutien gorge noirs, et je bande pour ce corps là
je voudrais glisser ma main dans cette petite culotte noire
et je ne sais si je dois envoyer une photo, de mon visage cassé ou de ma queue
ou juste me taire pour ne pas souiller son désir
 
et je songe
que pas un éditeur ne pariera sur moi
 
ils aiment tellement les trucs... littéraires... c'est à dire chiant comme la vie sexuelle
de ta belle mère retraitée,
 
je ne dis pas que c'est mauvais, au contraire
c'est surement mieux écrit que tout ce que je ne pourrais jamais pondre, 
mais la plupart
des trucs publiés semblent être écrit par des gens qui aiment s'écouter penser
 
mais n'ont jamais vécu assez pour avoir regardé la mort dans les yeux,
 
je ne parle pas de leur idée romantique de la disparition sur l'autel d'une souffrance
qui n'a jamais rien eu à voir avec l'idée de la survie,  mais de
 
la vraie mort
 
celle ou la douleur est telle que tu crois recevoir une lame rouillée dans les tripes de la main
du Diable et qu'il s'amuse à la tourner encore et encore jusqu'à ce que tu implores la fin pendant que Dieu
t'encule en fumant un joint histoire de sublimer son plaisir à le faire
et que la Dame Faucheuse plante ses yeux rouge dans les tiens en arborant le sourire mauvais
de celle qui se repait de ta peur
 
et tu vois
 
ça ne me fait ni chaud ni froid, que ces gens là aient une idée si haute de la littérature et de ce 
que les gens aiment lire, qu'il n'aient aucune paire de couilles digne de ce nom pour
publier quelqu'un(e)s des maudits que je lis sur le net, ceux qui racontent les ambiances
nauséabondes des chiottes de l'humanité, là où ils ne vivent pas mais meurent, à petit feu

et
ça ne me fait ni chaud ni froid de ne pas avoir mon nom sur une couverture dans une librairie

tous mes rêves se sont écroulés il y a longtemps
je n'ai plus de destin
et je sais depuis plus d'une décennie que je n'en aurai jamais
je me suis baisé moi-mème, à coup d'illusions vaines et de faux fuyants 
 
tout ce qu'il pourrait m'arriver de bien, la gloire, ton joli cul dans mon pieu, le gros lot à la loterie national
des cheveux qui repoussent, un ventre qui fond et mes érections qui retrouvent la fierté de mes 20 ans,
tout ça arriverait
trop tard
je ne serais jamais sauvé, j'étais le seul à pouvoir le faire, mais il m'a toujours manqué le petit truc
en plus
nécessaire

mais
 
quand une beauté comme elle m'envoie son corps en sous vêtements
ou nu
 
je sais que tout ça valait le coup

parce qu'elle mouille pour mes mots et mon âme
 
et cela repousse au loin ma laideur et l'absence de bouche sur ma belle queue 
c'est un bras d'honneur au running gag qu'est mon quotidien solitaire

ces femmes trop belles qui me lisent et m'envoient leur petites culottes en dentelles
leur cul magnifique, leurs seins et ces jolies chattes qu'elle voudrait que je lèche

ma folie ne les effraie pas, au contraire, elle les excite
et je frime avec l'arrogance du sale type qui remporte le tapis malgré les pronostics contraires
et ça leur plait

et je sais alors que j'avais raison et que je suis justifié dans le moindre instant de mon existence
car chacun d'entre eux m'a amené là, à écrire mes multiples déchéances
 
et finalement, à l'arrivée ce sont elles, ces beautés brûlantes qui me donnent 
 
la victoire et le titre
de champion
 
et tous les enfants de putain croisés sur ma route peuvent crever
 
à l'arrivée
je gagne

et c est comme jouir sur le visage d'une sainte vierge


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