samedi 19 octobre 2019

Lorsque nous étions fous

La blonde est assise en face de moi dans le restaurant
des yeux bleus et des gros seins, du rire dans le regard
38 balais, un mec et deux gamines
et quand un bébé se met à pleurer, elle dit
"ahhh putain, j'ai pas laissé les miens pour entendre chialer des mômes"
et elle se marre
V'la ma pote

Lorsque nous étions fous, elle et moi (et d'autres)
nous démarrions tôt et nous buvions encore après le lever du soleil
souvent je l'abandonnais sur la route
parce qu'elle était ingérable
souvent elle me laissait
parce que j'étais ingérable

un jour, je l'ai oubliée dans une boite de nuit
et lorsque je m'en suis souvenu et que j'ai voulu revenir la chercher
la boite était fermée, ça se battait dans la rue, il y avait des flics
et son portable était coupé
inquiet, je suis rentré chez moi avec une brune, mais j'ai cessé
de me poser des questions lorsqu'on à commencer à se tripoter avec la fille
et j'ai oublié pour de bon quand j'ai commencé à lécher la fille
à moins que ce ne soit quand elle s'est mise à me sucer, ma mémoire est un peu flou
nous étions souls, nous aussi
et le lendemain  la blonde m'a appelé pour me dire que tout allait bien
et j'ai dit tant mieux
et je le pensais
ce qui ne fait pas de moi un type bien, juste un type qui s'est plus ou moins inquiété

Lorsqu'on débarquait quelque part
les mecs me disait qu'est-ce qu'elle est belle, c'est ta copine ?
je répondais non pour pas casser ses plans mais aussi parce que ce n'était pas ma copine
mais une de mes amies les plus proches et ils étaient tous comme
des clébards sur elle
et les autre filles étaient jalouses et me regardaient bizarrement
certaines acceptaient de me parler, la blonde canon était un bon plan marketing

Un jour , jalousie et médisance sont saints chez les salauds
on m'a demandé si c'était une pute, peut-être simplement pour la salir
peut-être parce-qu'on disait parfois de moi
que j'étais un proxénète, (principalement parce que je trainais avec des filles terriblement belles
sans qu'on comprenne ce qu'elles foutaient avec moi),
mais pute, elle ne l'était pas (et maquereau je ne l'étais pas)
elle aurait du faire payer, elle aurait  fait de l'argent
mais elle aimait s'éclater plus que l'idée mème de s'enrichir

une autre fois, soule bien sur
elle s'est précipitée sur une serveuse qui sortait de son boulot
et elle a essayé de lui lever se jupe courte, va savoir pourquoi
c'est la seule fois où je l'ai vue faire ça
et j'ai dit "et merde, non pas elle s'il te plait"
car il s'agissait de ma tueuse
et le lendemain, la lesbienne têtue, qui est la sœur de ma tueuse
et qui à l'époque était mon amie la plus intime, m'a appelé
en hurlant car elle voulait, "tuer la pute qui s'en est pris à sa sœur"
et c'était un scandale de plus qu'on m'a foutu sur le dos
comme si j'avais prémédité tout ça,
et quand quelque semaines plus tard j'ai parlé à ma tueuse
elle a dit que c'était pas grave, c est juste qu'elle ne voulait pas
que je vois que ses sous vêtements n'étaient pas sexy ce soir-là
et je me suis dit qu'elle avait beau s'être barrée des années avant, elle n'avait pas tout réglé
en ce qui me concernait
et la lesbienne têtue a fini par se calmer avec le temps
et moi j'ai mis tout ça sur le compte de ma malchance,
pourquoi de toutes les serveuses de cette putain de ville
avait-il fallut que la blonde choisisse celle la ?
Le Destin ?
Le doigt de Dieu dans mon cul ?

Il y a eu aussi cette fois ou je squattais à Barcelone
et elle est venue avec une autre amie à nous
et elle a vécue une mini romance avec un pote
ce qui incluait le fait de partir chez lui en me laissant
ses bagages, la brune aux beaux yeux bleus et sa chienne
qui grognait et refusait de nous laisser aller pisser...

avec le temps, la blonde s'est plus ou moins assagie
elle a perdu certaines de ses mauvaises habitudes
comme de cracher sur les gens
ou de plaquer ses seins sur les vitrines des magasins la nuit
et elle a aussi fini par s'en sortir
trouver un bon boulot
et un mec avec qui ça roule bien

et quand je repense à ce temps là,
Lorsque nous étions fous
quoi que nous fassions, c'était toujours une aventure
et on adorait ça

bien sur, il y avait quelque chose en nous, un besoin étrange de se faire mal
en prétendant
que c'était génial
et je ne suis pas sur que nous pourrions expliquer d'ou ça venait

et aujourd'hui
elle vomit après deux cocktails et moi j'ai arrêté la vodka
et on se dit qu'on a passé de bons moments
des nuits à coller des flammes au ciel étoilé
                                       on s'est bien marré
et quand on y pense, c'est un peu un miracle qu'on soit encore là
à tenir debout, mais c'était un sacré chemin rempli de dingueries
et de rires qui étaient autant de défis jetés à tout ce qui nous brise
et aujourd'hui dans nos yeux, reste une lueur tapie
une lueur qui dit qu'il n'en faudrait pas beaucoup
pour rallumer l'incendie qui nous dévorait
et tout recommencer
parce que putain
faut dire ce qui est
c'était sacrement bon
quand nous étions
fous
(et tous ces souvenirs, de la chaleur pour l'hiver à venir)


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