vendredi 8 janvier 2016

imposteur à bout de souffle (poème avec une phrase de fin à double lecture)

Alors voilà,
Je n’ai jamais plongé dans la lumière
Je ne suis qu’une ombre de plus dans l’obscurité
des jours, sac de douleurs sur pattes
Les chiens comme moi, faut les tenir en laisse
Tu sais bien que si tu laisses trainer une lame
Je finirai par me scarifier l’âme

J’ai vraiment cru qu’un jour je pourrais m’en sortir
Niquer le système avant qu’il me nique
Finir en haut de l’affiche, ou juste libre
Loin d’ici
Ou quelque part, dans les bras d’un amour dingue

J’ai vraiment avalé la couleuvre
Accroché mes espoirs à la certitude de ma fuite
            Clamant haut et fort que je finirai bien par
casser les chaines, c’est le sourire aux lèvres que
J’ai donné mon cul à cette pute d’existence
            Tout ça pour perdre mon innocence, ma virginité                   
     mentale,
            dans un recoin sombre de ce monde gris
La raison éclatée sur un de ces murs sales que la vie
Te jette au visage les uns après les autres

le ventre ouvert, les intestins à l’air et la folie en roue libre
J’ai couru tête baissée et
à chaque virage, j’ai dérapé dans une flaque
de mon propre sang et maintenant,
redescendu sur terre avec la réalité qui me chie
dans la bouche à chaque hoquet
quand je croise ma gueule
Dans le miroir, chaque matin, je réalise
Que je ne sauverai jamais la face
            ni dans la douceur froide de ma salle de bain
            ni face à la foule
            imposteur à bout de souffle,
je (é)crie parce que le silence me hait   

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