dimanche 27 septembre 2015

Jeter l’encre

Encore trop bu, j’ouvre les yeux et la douleur
Dans la tête remplace le vide sourd de mon cœur
            Encore brûlé, dévoré par la faim, vient l’instant magique
de jeter l’encre sur les flammes

                       
Je dis :
Est cris celui qui écrit
le fou porte aux nues le poids d’un monde
                        de cendres

je sais bien qu’il faut tenir debout
            tenir avec si peu d’amour
                        tenir avec la fièvre tapie au fond des yeux

un jour ils viendront avec la corde
pour me pendre et il me faudra vendre
                        chèrement
                                    ma peau et ses cicatrices

dans ma chair résonnent encore mes défunts amour
                        comme autant de traitres coups de couteaux
                        le cœur qui bat expulse le sang
                        par les blessures, sonnera l’heure du dernier vers
                        et je finirai par oublier,  nul pardon
nulle rédemption
nulle absolution, il me reste la violence du désespoir
en guise de promesse

l’encre jure que la lumière est éphémère
                        mais la douleur finit par s’estomper
                                                à ce qu’il paraît

à déflorer de blanches feuilles d’innocent papier
je connais des nuits où les maux sont des sourires

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