lundi 19 mai 2014

Parfois le doigt de Dieu s’enfonce dans ton coupable trou de balle mais tu pourrais relativiser et continuer à sourire à la vie si tu prenais la peine de réaliser que dans le même temps, ton innocent voisin se fait empaler par sa divine bite

Barcelone au petit matin
            on avait atterri sur la rambla
pour trouver des putes
j’étais rempli à ras bord de vodka
            brûlante
            et j’en avais récupéré
une,  on aurait dit qu’elle venait des philippines,
            elle parlait trois mots d’anglais
            tous relatifs au sexe et
                        elle m’avait tiré
50 euros dans ma poche en me caressant les couilles
pour détourner mon attention. Sur le moment, j’étais tellement
bourré que je n’ai pas réalisé, j’ai cru
avoir perdu mon argent jusqu’au réveil en fin d’après midi
            En attendant, j’avais encore 20 euros et la fille
était d’accord pour me sucer à ce tarif

            une infime partie de moi encore
consciente se demandait ce que je foutais là
            vu que j’avais toujours refusé
d’aller aux putes, car pas une fille
ne rêve de vendre son cul pour payer
le loyer, de finir sur un trottoir
à sucer des types bourrés, à prendre des coups
de bites et des coups de poings, saigner
de la chatte et vivre une vie de misère.

Pourtant, là…  j’y étais.

Ma tueuse s’était
            barrée quelques mois plus tôt
je déprimais sévèrement, je me suicidais régulièrement,
je n’avais plus
aucune sensibilité, je n’essayais plus d’écrire
Mon corps était un lieu calciné
            où ne cohabitaient plus
            que des larmes et le pus
            jaunâtre de l’amertume


je voulais seulement vaincre ma dépression
            cesser d’avoir mal
devenir riche à en crever pour revoir
ma tueuse et lui lancer des liasses
de billets au visage avec mépris
            puisque l’argent, c’était tout
                        ce qui m’avait manqué.           
je lui avais offert une vie de merde et je la détestais
de l’avoir refusé
j’étais encore
plus laid dedans qu’en temps normal, j’aurai vendu mon âme
pour
du fric
            c est sans doute ce que j’ai fait un peu plus tard
mais
ce matin là, j’étais encore pauvre et dingue,
 une âme vide aux
            envies
                        malsaines 

            l’amour n’existait pas,
l’amour était une pute
            l’amour vendait son cul et son cœur pour quelques billets
            je voulais forcer sa chatte et lui cracher dans sa bouche ouverte
            tout en la baisant, voilà tout ce dont j’étais certain
            mais l’amour est intangible et une innocente allait
            payer pour elle
            (les innocents payent toujours les pots cassés,
ainsi va ce coupable monde)

La fille m’a amené dans une ruelle glauque,
les murs des immeubles étaient décrépis et taggués
            elle a ouvert une porte,
            on a monté un ou deux étages dans un escalier
gris
puis elle s’est mis à genoux sur un pallier,
j’ai sorti ma queue
et je l’ai regardé me sucer sans réussir à bander.
            l’alcool et mon érection n’ont jamais fait
bon ménage.
            je me suis penché pour remonter sa mini jupe
noire,
            je voulais voir son cul, elle s’est redressée
j’ai baissé sa culotte et, surprise de taille,
une bite pendait entre ses cuisses en lieu
            et place d’un clitoris

Embrumé par la vodka,
il m’a fallu quelques secondes pour
faire la mise au point et
réaliser que
j’étais en train de me faire pomper
            par un transsexuel

merde !

je venais de me faire rouler
en beauté sur la marchandise.
J’ai eu un instant l’idée de lui mettre un pain
            et d’en profiter pour récupérer mon pognon
mais avec tout l’alcool qui rugissait dans
mes veines bleus, il ou elle m’aurait séché sans effort
            et dans ce genre de quartier les putes
ne sont jamais seules. Au moindre cri, les macs
auraient rappliqués et m’auraient fait ma fête en grand.
Sans compter que ce type dissimulait peut-être un couteau
dans son sac à main. Inutile me faire percer le poumon
pour une question d’identité sexuelle.

-       Laisse tomber, it’s finish ! j’ai articulé la bouche rendue pâteuse par l’alcool

et je me suis cassé retrouver mes potes en titubant
            je ne voyais pas quoi faire d’autre, à l’arrivée
j’étais baisé.

            Quelle vie de merde ! me disais-je en marchant

                                    j’avais perdu la femme
            que j’aimais à la folie car elle pensait que j’étais
un perdant et comme pour lui donner raison,
ou juste pour que Dieu se moque de moi,
je n’étais même pas capable de lever
une tapineuse digne de ce nom.
            question revalorisation de soi, je devais pouvoir
faire mieux.

D’accord
           
en terme vie de merde
            la pute était salement servie,
moi
je n’avais jamais eu à sucer une queue pour survivre
mon sort était amplement plus enviable que le sien
             mais je saignais… J’en devenais vain et inutile comme la majorité
de la race
                        humaine
            et comme elle

                                    je m’en foutais

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