Barcelone
au petit matin
on avait atterri sur la rambla
pour
trouver des putes
j’étais
rempli à ras bord de vodka
brûlante
et j’en avais récupéré
une, on aurait dit qu’elle venait des philippines,
elle parlait trois mots d’anglais
tous relatifs au sexe et
elle m’avait tiré
50 euros
dans ma poche en me caressant les couilles
pour
détourner mon attention. Sur le moment, j’étais tellement
bourré que je
n’ai pas réalisé, j’ai cru
avoir perdu
mon argent jusqu’au réveil en fin d’après midi
En attendant, j’avais encore 20
euros et la fille
était
d’accord pour me sucer à ce tarif
une infime partie de moi encore
consciente
se demandait ce que je foutais là
vu que j’avais toujours refusé
d’aller aux
putes, car pas une fille
ne rêve de
vendre son cul pour payer
le loyer,
de finir sur un trottoir
à sucer des
types bourrés, à prendre des coups
de bites et
des coups de poings, saigner
de la
chatte et vivre une vie de misère.
Pourtant,
là… j’y étais.
Ma tueuse
s’était
barrée quelques mois plus tôt
je
déprimais sévèrement, je me suicidais régulièrement,
je n’avais
plus
aucune
sensibilité, je n’essayais plus d’écrire
Mon corps était un lieu calciné
où ne
cohabitaient plus
que des
larmes et le pus
jaunâtre de
l’amertume
je voulais
seulement vaincre ma dépression
cesser d’avoir mal
devenir
riche à en crever pour revoir
ma tueuse
et lui lancer des liasses
de billets
au visage avec mépris
puisque l’argent, c’était tout
ce qui m’avait manqué.
je lui
avais offert une vie de merde et je la détestais
de l’avoir
refusé
j’étais
encore
plus laid
dedans qu’en temps normal, j’aurai vendu mon âme
pour
du fric
c est sans doute ce que j’ai fait un
peu plus tard
mais
ce matin
là, j’étais encore pauvre et dingue,
une âme vide aux
envies
malsaines
l’amour n’existait pas,
l’amour était une pute
l’amour vendait son cul et son cœur
pour quelques billets
je voulais forcer sa chatte et lui
cracher dans sa bouche ouverte
tout en la baisant, voilà tout ce
dont j’étais certain
mais l’amour est intangible et une
innocente allait
payer pour elle
(les innocents payent toujours les
pots cassés,
ainsi va ce coupable monde)
La fille
m’a amené dans une ruelle glauque,
les murs
des immeubles étaient décrépis et taggués
elle a ouvert une porte,
on a monté un ou deux étages dans un
escalier
gris
puis elle
s’est mis à genoux sur un pallier,
j’ai sorti
ma queue
et je l’ai
regardé me sucer sans réussir à bander.
l’alcool et mon érection n’ont
jamais fait
bon ménage.
je me suis penché pour remonter sa
mini jupe
noire,
je voulais voir son cul, elle s’est
redressée
j’ai baissé
sa culotte et, surprise de taille,
une bite
pendait entre ses cuisses en lieu
et place d’un clitoris
Embrumé par
la vodka,
il m’a fallu quelques secondes pour
faire la mise au point et
réaliser que
j’étais en train de me faire pomper
par un transsexuel
merde !
je venais
de me faire rouler
en beauté
sur la marchandise.
J’ai eu un
instant l’idée de lui mettre un pain
et d’en profiter pour récupérer mon
pognon
mais avec
tout l’alcool qui rugissait dans
mes veines
bleus, il ou elle m’aurait séché sans effort
et dans ce genre de quartier les
putes
ne sont
jamais seules. Au moindre cri, les macs
auraient
rappliqués et m’auraient fait ma fête en grand.
Sans
compter que ce type dissimulait peut-être un couteau
dans son
sac à main. Inutile me faire percer le poumon
pour une
question d’identité sexuelle.
- Laisse tomber, it’s finish ! j’ai
articulé la bouche rendue pâteuse par l’alcool
et je me
suis cassé retrouver mes potes en titubant
je ne voyais pas quoi faire d’autre,
à l’arrivée
j’étais
baisé.
Quelle vie de merde ! me
disais-je en marchant
j’avais
perdu la femme
que j’aimais à la folie car elle
pensait que j’étais
un perdant
et comme pour lui donner raison,
ou juste pour que Dieu se moque de moi,
je n’étais même pas capable de lever
une tapineuse digne de ce nom.
question revalorisation de soi, je
devais pouvoir
faire mieux.
D’accord
en terme vie de merde
la pute était salement servie,
moi
je n’avais
jamais eu à sucer une queue pour survivre
mon sort
était amplement plus enviable que le sien
mais je saignais… J’en devenais vain et
inutile comme la majorité
de la race
humaine
et comme elle
je m’en
foutais
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